Au Canada, malgré un contexte défavorable dû notamment à plusieurs mesures gouvernementales, les prix sur le secteur de l’immobilier de luxe résistent. Cette résilience montre l’intérêt des Canadiens pour des biens de prestige situés dans de grandes villes aux multiples attraits. La plus forte augmentation de prix sur un an est observée dans la région du Grand Montréal. Des mesures fédérales et provinciales pénalisantes pour le marché Important En début d’année, le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) a introduit l’obligation pour les établissements financiers d’effectuer une simulation de crise pour toute nouvelle demande d’un prêt hypothécaire. La province de la Colombie a pour sa part opté dans son budget 2018 pour un alourdissement de la fiscalité à destination des potentiels acheteurs qui ne comptent pas parmi ses contribuables, qu’ils soient Canadiens ou étrangers. En outre, elle a relevé le montant de la taxe de transfert de biens immobiliers et celui de la taxe scolaire pour toutes les propriétés d’une valeur supérieure à trois millions de dollars. L’Ontario a appliqué une stratégie similaire avec l’ajout d’un impôt foncier visant les non-résidents. L’activité sur le marché immobilier de luxe ralentit par conséquent dans la région du Grand Toronto, mais aussi dans le Grand Vancouver. Ces différentes interventions ont entraîné une décélération sur le marché des propriétés de prestige au cours des quatre premiers mois de 2018. Évolution contrastée des prix entre les différentes régions Sur le secteur des propriétés détachées de luxe, la palme de la croissance des prix la plus marquée revient au Grand Montréal : entre début janvier et fin avril 2018, une hausse de 9,1 % a porté le prix moyen à 1 569 515 dollars. Au cours de ces quatre mois, deux autres augmentations annuelles notables sont constatées, dans la ville d’Ottawa et le district régional du Grand Vancouver, à 6,3 % et 5,2 % respectivement. La tendance a en revanche été à la stabilité à Calgary (0,6 %) et dans la région du Grand Toronto (-0,2 %). Important Selon les experts du marché, les bouleversements démographiques à travers l’Amérique du Nord sont à l’origine de cette évolution. Les baby-boomers, qui vivent jusqu’ici dans de grandes résidences familiales commencent à se tourner massivement vers les appartements en copropriété de luxe, qui ne requièrent que peu d’entretien. Le dynamisme de ce secteur devrait par conséquent continuer à tirer les prix de ce type de logement vers le haut, au moins jusqu’au premier trimestre 2019, sauf à Calgary. À Montréal, ils anticipent une hausse de 3 %, contre 5 % pour les maisons détachées de luxe. Recul de la capacité d’achat des Québécois En parallèle, une étude réalisée par Desjardins et rapportée par l’Agence QMI révèle qu’au Québec, contrairement au reste du pays, la capacité financière des candidats à l’acquisition d’une propriété est en baisse. Les analystes attribuent ce repli aux coûts de possession d’une propriété (qui regroupent l’hypothèque, les impôts fonciers et les services publics), qui ont crû plus vite que les revenus après impôts des ménages. Ainsi, au Québec, le budget moyen nécessaire à l’achat d’un bien a augmenté de 0,9 %, s’établissant à 301 955 dollars, contre 299 324 dollars au trimestre précédent. Sur la même période, les coûts de possession sont passés de 21 118 dollars à 21 502 dollars, soit +1,8 %. Une simulation de prêt immobilier est conseillée aux ménages ayant un projet immobilier, car les conditions peuvent varier sensiblement entre les différents établissements bancaires et financiers.