La stratégie pour la région parisienne en matière de logement est de « construire plus et construire mieux », selon Geoffroy Didier, président de l’Établissement public foncier (EPF) d’Île-de-France. L’EFP va jouer un rôle essentiel en investissant à l’horizon 2020 2 milliards d’euros dans le foncier, complétant son stock actuel de 1,5 milliard. Plusieurs autres mesures sont prévues. Multiples actions de la région Par ses acquisitions, l’EPF Île-de-France, qui se positionne comme un facilitateur pour les maires, entend libérer le foncier et contribuer à la croissance du nombre de nouvelles constructions. Le besoin de logements en Île-de-France est en effet important, puisqu’avec 60 000 nouveaux résidents chaque année, le parc de 70 000 habitats prévu annuellement par le Sdrif ne suffit pas à répondre à la demande. Par ailleurs, d’ici à 2020, dans un objectif de fluidification du marché, les cessions de foncier vont augmenter de moitié, les terrains seront vendus à prix coûtant et les contraintes normatives disparaîtront. La RIF contribue en outre à financer 100 quartiers innovants qui tiennent compte de tous les enjeux environnementaux. Important Au total, avec 86 000 autorisations de chantier octroyées sur les 12 mois, l’Île-de-France a signé un record. En déplaçant son siège à Saint-Ouen (93), elle entend encourager l’émergence d’un nouveau quartier avec habitations et commerces ainsi qu’une gare. Elle projette également de libérer son foncier et procède actuellement au recensement des propriétés qu’elle possède à proximité des lycées afin de participer à la rénovation de ces établissements et la concrétisation des projets communaux. Pour attirer de nouvelles entreprises, un guichet unique a été mis en place en collaboration avec l’État et la mairie de Paris. Et à l’attention des ménages désireux de devenir propriétaires, la région prépare un prêt à taux zéro soumis à des conditions de ressources. Construire le Grand Paris : un enjeu majeur Considéré comme une arme indispensable face à la concurrence des autres grandes métropoles françaises, le Grand Paris doit, pour l’EPF Île-de-France, devenir un point unique, tant pour les investisseurs que pour les habitants. Car l’envolée des prix parisiens pousse les classes moyennes à s’éloigner, avec un allongement notable des temps de transport et l’accentuation de la ghettoïsation urbaine. La politique de construction de logements sociaux est donc revue pour une meilleure répartition encourageant la mixité sociale. L’EPF IDF consacre ainsi 250 millions d’euros au soutien du nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) visant à désenclaver, sécuriser et développer les quartiers en proie à de graves difficultés. La création du Grand Paris passe néanmoins par la clarté et la stabilité des normes afin de rassurer les acteurs du logement. Ainsi, la mairie et l’EPF œuvre à la simplification des exigences administratives et réclament du gouvernement des mesures pour limiter les recours abusifs pénalisants. Il s’agit d’instaurer une politique du logement efficace, ce qui requiert rapidité et pragmatisme. Important En effet, la ville de demain doit être le fruit d’une réflexion globale et s’adapter aux mutations sociales. Ainsi, elle doit satisfaire aux attentes des familles monoparentales, des seniors souhaitant un maintien à domicile, des travailleurs en mobilité en quête de solutions de bureaux et habitats à l’usage. Les enjeux pour vivre avec son temps ne manquent pas…