Malgré une hausse modérée des taux d’intérêt au cours du premier trimestre 2017, la renégociation d’un crédit immobilier reste intéressante pour en réduire le coût, révèle l’UFC-Que Choisir. L’association déplore néanmoins l’attitude des banques, qui complique grandement cette démarche pour leurs clients afin de préserver leurs marges. Les délais, première arme des banques Selon l’UFC-Que Choisir, renégocier son prêt immobilier s’apparente à un parcours du combattant. Depuis 2010, elle a été sollicitée pour 2 700 litiges relatifs à des prêts à l’habitat. ImportantParmi les cas traités, près de 33 % concernent une renégociation. Les difficultés se situent à toutes les étapes : dès la demande pour 23 %, en matière de gestion du dossier selon 39 % des répondants, et sur la question des frais pour 21 %. Les délais sont également pointés du doigt. En effet, la rentabilité de l’opération est d’autant plus importante que celle-ci est bouclée rapidement. Aussi, les prêteurs retardent sciemment l’envoi de documents ou la communication de la réponse. Le décompte de remboursement anticipé, notamment, est retenu le plus longtemps possible, empêchant la conclusion d’un rachat de crédit par un autre établissement. Cette pratique très répandue est considérée comme une mesure de rétention qui s’oppose à la libre concurrence voulue par les pouvoirs publics. Des frais excessifs et souvent injustifiés L’enquête souligne également l’aspect financier, avec l’obligation pour l’emprunteur de payer des sommes non justifiées ou imprévues. Certaines enseignes facturent même des indemnités alors que le motif de la renégociation est la mobilité professionnelle ou la perte d’emploi. Les frais annexes aussi sont particulièrement élevés, avec une augmentation de 18 % sur la période 2012-2017, due entre autres à une forte croissance du coût des avenants. ImportantEn additionnant les pénalités pour remboursement anticipé et les autres frais, l’UFC évalue à 35 % la perte sur les gains que les clients pourraient réaliser en renégociant leur prêt immobilier. Un contrôle strict s’avère nécessaire Afin d'améliorer la protection des consommateurs, l’UFC-Que Choisir a réclamé de la DGCCRF et l’ACPR des contrôles destinés à s’assurer que les acteurs du secteur bancaire agissent conformément à leurs obligations légales et contractuelles. Elle s’est également adressée au ministre de l’Économie pour qu’il renforce l’encadrement des opérations de renégociation en limitant officiellement les frais d’avenant des contrats, et en imposant une terminologie commune aux banques afin de simplifier la comparaison des tarifs par les emprunteurs. Pour l’association, une intervention urgente des autorités est cruciale pour que les consommateurs profitent des taux encore très attractifs, avant leur remontée.