Certes, l’inflation a légèrement rebondi en 2016, mais c’était surtout grâce à la hausse des prix du pétrole, et celle-ci reste toujours sur une tendance stagnante. Ainsi, pour faire remonter les prix, la Banque Centrale Européenne a décidé de poursuivre sa politique monétaire ultra-accommodante en laissant ses taux inchangés à 0 %. Les taux maintenus à leur niveau actuel La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé qu’elle ne relèvera pas son taux de prêt marginal, c’est-à-dire le taux qui s’applique aux prêts à court terme, actuellement à 0.25 %. Elle a aussi décidé de maintenir le taux de dépôt à 0,40 %. Selon la BCE, « ses taux d’intérêt directeurs devraient rester à leur niveau actuel, voire légèrement reculer pour une période de temps prolongé, et même après le rachat de dettes ». Par ailleurs, l’institution monétaire a prolongé son programme de rachat de dettes souveraines jusqu’en décembre 2017. Dans un premier temps, elle rachètera 80 milliards de titres de dettes d’États par mois jusqu’en mars. Puis, à partir d’avril, elle fera passer le volume de ses rachats à 60 milliards d’euros mensuels. La BCE n’a toutefois pas exclu la possibilité d’une prolongation de son programme au-delà de 2017 ou d’une hausse du volume des rachats si son objectif d’inflation de 2 % à moyen terme n’est pas atteint. Inflation : une évolution en trompe l’œil En décembre, le taux d’inflation s’est établi à 1,1 % dans la zone euro, après avoir progressé de 0,5 % par rapport à novembre. Pourtant, cette augmentation a été notamment due aux hausses des prix du pétrole et des aliments frais, et non pas à un inversement de la tendance. Ainsi, l’inflation sous-jacente (excluant les produits alimentaires volatils et l’énergie) a atteint seulement 0,9 % en décembre. Pour certains observateurs, cette situation met davantage la BCE sous pression pour finaliser les rachats, alors que les perspectives économiques commencent à s’améliorer. Le retour de l’inflation a d’ailleurs été l’argument avancé par les détracteurs de la Quantitative Easing pour demander à la banque centrale européenne de changer de discours et de stopper le « plancher à billets ». Pour autant, de nombreux analystes voient mal la BCE mettre fin à ses rachats d’actifs. C’est seulement lorsque les perspectives de croissance et d’inflation s’améliorent durablement que la banque centrale va penser à revoir sa politique monétaire annoncée en décembre Marco Valli, économiste en chef chez UniCredit pour la zone euro.