Si les Français ont perdu, pendant un certain temps, le goût pour les crédits, aujourd’hui leur taux d’endettement progressivement remonte la pente. "Les ménages sont revenus à des sentiments d’avant la dépression". Tels sont les propos du professeur d’économie, Michel Mouillart face au nouveau souffle qui ravive le secteur du crédit. Ainsi, les Français ont repris la voie de l’emprunt pour procéder à l’acquisition d’un bien immobilier, d’un nouveau véhicule ou encore des appareils électroménagers. Outre la reprise du crédit, l’on constate que le niveau de surendettement de l’Hexagone affiche une forte décroissance. En 2015, 230.000 dossiers de demande de financement ont été déposés auprès des établissements de crédit, parmi lesquels 205.000 ont été jugés recevables. En 2016, les Français ont déposé 205.000 demandes de crédit, dont et 175.000 d’entre eux ont été reçus. Cette situation est favorable aux établissements financiers qui du coup courent moins de risques. Parallèlement, le recours au découvert bancaire est aussi en baisse, bien qu’à fin 2016, cette autre forme de crédit représentait encore 0,55% du revenu disponible des ménages à 7,6 milliards d’euros. À noter qu’en 1999, ce taux avait atteint les 0,64%. Les locataires sont les plus concernés par l’usage du découvert comparé aux propriétaires. Cependant, le taux de recours de cette rubrique a basculé de 26,4% à 25,6% en deux ans. Le crédit conso, responsable de la baisse du marché Avec tous ces paramètres, les trois dernières années ont conservé la stabilité du taux de détention de crédit en France. En 2016, un léger recul a même été enregistré, affichant un taux de 46,4%. Ce taux a d’ailleurs été le plus faible enregistré depuis les années 2008. La catégorie du crédit à la consommation est à priori le déclencheur de ce phénomène de recul. En effet, le crédit immobilier a su profiter de la baisse continuelle des taux d’intérêt pour attirer les clients par des offres intéressantes. Ainsi, la filière a pu recenser plus de 1,2 million de nouvelles souscriptions, soit une hausse de 4% en 2016. D’autant que les emprunts aux proches ont constaté une baisse notable, les établissements bancaires et les magasins en sont inévitablement les principaux bénéficiaires. Ainsi, avec une part de 88% sur les prêts à la consommation, la courbe des crédits est sur le point de se redresser, notamment pour les crédits d’équipement. Les Français y ont recours pour financer l’acquisition d’un nouveau véhicule, d’appareils électroménagers, ou encore pour effectuer des achats qu’ils ont remis à plus tard à cause de la crise. En outre, le prêt travaux reste à un niveau pratiquement désespérant. La relance de la politique d’accession à la propriété Michel Mouillart reste optimiste par rapport aux conditions de crédit pour l’année 2017. D’ailleurs, les politiques d’accession à la propriété ont déjà noté une progression prometteuse durant l’année 2015, et 2016 a encore affiché de meilleurs résultats. Et pour ceux qui veulent souscrire de nouveaux prêts pourront bénéficier d’un taux encore largement plus intéressant que les anciens crédits. Un emprunteur peut ainsi renégocier son prêt immobilier afin de pouvoir jouir des nouvelles conditions de crédit. D’ailleurs, les banques font beaucoup d’efforts pour maintenir le dynamisme des prêts : Tous les établissements ont commencé à réduire le flux de départ de leurs clients en proposant des réaménagements des crédits D’autant que les ménages commencent à retrouver le goût à établir leur budget suite au phénomène de la baisse des taux et de l’ouverture à la renégociation de contrat de prêt.