Chez les particuliers, l’emprunt est souvent la seule solution pour effectuer un achat immobilier. Bien que cette possibilité profite aux acheteurs, la pratique de la renégociation peut être source d’effets négatifs sur le bilan des établissements financiers. Certains emprunteurs renégocient le taux de leur crédit en cours d’emprunt et en accordant cette faveur au client, le banquier voit son chiffre d’affaires dégrader. À en croire l’avis de DBRS, certains prêts effectués sur le marché immobilier ont pu engendrer une perte de profit aux banques, en France. L’agence de notation soutient sa thèse par une régression du revenu de la banque de détail et par une chute du taux d’intérêt moyen. Elle craint par ailleurs que la tendance ne perdure en 2018. Malgré tout, DBRS annonce que les banques de détail ont pu gérer cette baisse de profit grâce aux indemnités et autres commissions versées par les emprunteurs. Elle révèle également que la part de revenu apportée par la banque de détail varie selon les établissements financiers. La banque de détail et le taux d’intérêt moyen comme facteurs principaux Afin de bénéficier des meilleures conditions quant à la poursuite de leur remboursement, les particuliers renégocient leur taux auprès de leurs banquiers. Cette tendance risque parfois d’avoir des impacts négatifs sur le profit des établissements financiers. L’agence de notation constate une régression des revenus de la banque de détail de 3%. Elle indique également une réduction du résultat avant impôt de 12%. La chute s’explique notamment par le recul des taux d’intérêt moyens de leurs portefeuille immobilier qui passe de 2,87 à 2,34% entre avril 2016 et avril 2017. Toujours selon DBRS, la situation risque de s’aggraver dans les temps à venir notamment pour l’année prochaine. En effet, 90% des banques françaises accordent des crédits à taux fixe. En ce sens, une future augmentation du taux d’intérêt ne changera pas les conditions de taux des remboursements en cours. Rappelons, entre autres, que la durée moyenne d’un prêt immobilier est actuellement de 18 ans. Néanmoins, sa durée effective est généralement de 7 ans tout au plus, les emprunteurs préférant souvent changer de bien immobilier plutôt que d’aller au terme de leur prêt initial. Une situation atténuée par les indemnités de remboursement anticipé À travers son analyse, DBRS évoque que les indemnités pour remboursement anticipé comme les commissions liées aux assurances de prêt allègent la perte constatée dans les comptes des banques françaises. Pour l’année 2016, ces revenus représentent 2 à 5% des revenus de la banque de détail. Cependant, ce chiffre d’affaires disparaît quand la renégociation prend fin. Malgré ce constat, DBRS réalise que l’effet des renégociations de crédit se présente différemment selon le revenu global de chaque banque. Cette différence résulte essentiellement de la répartition des activités pour chaque établissement financier. Pour la BPCE et pour la Banque Postale, la banque de détail contribue respectivement à 89 et à 62% des revenus. Chez Crédit Agricole et Société Générale, elle représente une part de 52 et de 33%. Pour BNP Paribas, cette filière constitue seulement 15% des revenus. Ceux qui envisagent de renégocier crédit immobilier tiendront compte de ce facteur.