Même si personne n'y croyait il y a un an, les taux du crédit dans la pierre continuent de tomber, battant tous les records depuis la Libération. Mais peuvent-ils encore baisser ? Un niveau historiquement bas qui devrait durer Reconnaissons-le : jamais nous n'aurions cru, il y a un an, que les taux puissent tomber aussi bas. Même la Banque de France reconnaît que le record de juillet 2015, avec un taux fixe en moyenne à 2,16 %, a été battu en avril 2016 par un TEG de 2,1 %, toutes durées confondues. « Jamais, les taux du crédit n'étaient descendus aussi bas depuis la Libération » précise même l'Observatoire Crédit Logement-CSA. En cause, une concurrence accrue sur le marché du prêt immobilier comme on n'en avait pas connu depuis longtemps. Tout le monde s'y met : grands réseaux nationaux et réseaux mutualistes de banques régionales. En juin, nos premières estimations fixent le taux sur 20 ans à 1,79 %. Et cela ne devrait pas remonter en 2016, même début 2017. Pour le professeur d'économie Michel Mouillart, le scénario du rebond de 2015 ne devrait pas se reproduire cette année. Car la crise grecque ne fait plus craindre une déstabilisation du système financier et le coût de l'argent pour les banques devrait rester extrêmement bas pour un bon moment. Les banques se rattrapent sur l'assurance emprunteur Ces baisses spectaculaires des taux immobiliers ont lieu au printemps, période habituelle de concurrence féroce entre les banques. Vu le niveau des taux en mai et juin, Michel Mouillart envisage que nous soyons dans le bas de la courbe, avec un taux de refinancement de la BCE déjà à zéro et des OAT à 10 ans à 0,45 % au 7 juin. De notre côté, notre porte-parole, Maël Bernier, se plaît à penser que la concurrence entre les banques va durer et que « l'effet taux » laisse du temps aux emprunteurs de peaufiner leur projet d'acquisition. Car aujourd'hui, le véritable produit à marge pour les banques est l'assurance emprunteur, dont elles contrôlent encore 80 % du marché.