La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne représente-t-elle une menace pour la reprise fragile du marché immobilier français ? C’est la question qui taraude aujourd’hui de nombreux professionnels du secteur. Aucune inquiétude particulière pour le crédit immobilier Le 23 juin dernier, les Citoyens britanniques ont voté à 51,9 % des voix pour quitter l’Union européenne. Si les marchés financiers ont été les premiers à subir les contrecoups du Brexit, un mot-valise composé de British et d’exit, c’est tout un pan de l’économie européenne qui est aujourd’hui menacé. Une chose est sure, la sortie du Royaume-Uni de l’Europe aura, par effet papillon, un impact plus ou moins fort sur le marché immobilier français. Pour autant, malgré les incertitudes qui règnent sur le secteur, notre directrice de la communication et porte-parole, tranche avec le discours alarmiste avancé par certains professionnels : Je ne pense pas qu’il faille craindre quoi que ce soit sur les crédits aux particuliers. La Banque Centrale Européenne a déjà, en partie, calmé les marchés avec une nouvelle ligne de refinancement des banques à taux négatifs la semaine dernière et en injectant massivement des liquidités Maël Bernier Traduction ? Les taux immobiliers ne devraient pas s’emballer d’ici les prochains mois. Un constat partagé par l’économiste Véronique Riches Flores : « On ne devrait pas assister à une remontée subite de taux immobilier. Toutefois, la situation financière va se détériorer et nul n’est sans savoir que pour les établissements bancaires, un environnement économique sain est important », explique cette dernière. Les prix pourraient fortement reculer à Paris et à Londres Pour l’économiste Véronique Riches Flores, le Brexit provoquerait également une forte baisse des prix de l’immobilier à Londres et à Paris, où les prix sont parmi les plus chers du monde. « Il est évident que les prix au Royaume-Uni vont considérablement chuter », lance-t-elle. « Le royaume connait un fort attrait auprès des investisseurs étrangers parce qu’il est pour eux le moyen d’avoir un orteil en Europe, mais pas le pied. Avec le Brexit, ils n’ont plus aucun intérêt à rester là-bas, du moins, tant que l’avenir reste incertain ». Les résidences secondaires : baisse de l’activité en vue Par ailleurs, le marché français des résidences secondaires serait le plus durement touché par la sortie de la Grande-Bretagne de l’Europe. Le président de la Fédération nationale des agents immobiliers (FNAIM) en est fortement convaincu : « Parmi les segments les plus impactés, celui des résidences secondaires pourrait rencontrer des difficultés. Les acheteurs potentiels préfèreront attendre », anticipe-t-il. Bernard Cadeau le rejoint sur ce point : « Si la livre sterling va continuer de dégringoler, ce qui est incertain, les investisseurs britanniques vont déserter leurs « spots » habituels, tels que le Périgord, la Normandie ou le Limousin. Ils ne vont pas s’empresser d’acheter ». Pour la reprise du secteur immobilier qui est déjà fragile, c’est forcément une très mauvaise nouvelle.