Après une année 2015 mi-figue, mi-raisin, avec une hausse des ventes dans l'ancien, mais une baisse des prix dans les grandes villes, les professionnels de l'immobilier hésitent dans leur pronostic pour la nouvelle année. Un marché illisible En ce début 2016, il semble encore trop tôt pour s'avancer sur des prévisions « exactes » concernant l'évolution du marché immobilier au cours des prochains mois. Même si la majorité des professionnels s'attendent à une meilleure année, tant en termes de volume de transactions qu'en ce qui concerne l'évolution des prix, certains analystes préfèrent rester prudents dans leurs pronostics. Certes, les taux d'intérêt du crédit immobilier sont toujours historiquement bas, et la progression du volume des ventes dans l'ancien en 2015 a redonné le sourire à de nombreux professionnels, mais les prix ont continué à baisser en 2015 : -1,9 % à Paris, -1,5 % à Lyon, -2,3 % à Marseille et -3,7 % à Lille. AnalyseL'analyse montre que le marché n'a pas encore retrouvé sa fluidité. En cause, l'accumulation des mesures, incitatives ou dissuasives, et des taxes qui rendent le marché illisible, tant pour les acheteurs, que pour les vendeurs. L'encadrement des loyers, appliqué depuis le 1er août 2015 à Paris, est particulièrement contesté dans la profession, qui considère qu'il décourage l'investissement locatif dans la capitale. Ils avancent pour preuve la baisse des prix des petites surfaces, qui ont perdu 5,5 % en deux ans. Et ce n'est pas l'augmentation des droits de mutation qui risque de relancer le marché en 2016. Le PTZ dans l'ancien : un gadget Pour certains analystes, l'extension du prêt à taux zéro à l'ancien, censée relancer l'accès à la propriété, n'est qu'une « mesure gadget » qui ne concerne finalement que peu de gens. Car, pour eux, la condition pour bénéficier d'un PTZ, qui impose de consacrer un quart du prix d'achat à des travaux de rénovation, est difficilement réalisable dans les centres-villes, au vu du montant des transactions. Loin de céder à l'optimisme majoritaire, ces professionnels reconnaissent néanmoins un ralentissement de la baisse, notamment à Paris. Mais ils jugent la reprise poussive, notamment à cause des incertitudes de l'activité économique, et continuent de tabler sur une baisse des prix dans de nombreuses grandes villes.