La baisse des taux des crédits immobiliers à des seuils historiques a dopé les chiffres sur le secteur. Et ce n’est pas fini, car les barèmes des banques affichent des décotes supplémentaires, rapprochant les taux des records de mai 2015 (tous les taux sont hors assurance emprunteur). Poursuite de la baisse des taux La décrue des taux de prêt immobilier s’est poursuivie en janvier. Avec 15 et 20 centimes en moins de 2 mois, la moyenne s’établit à 2,15 %. Les financements de logements anciens sont les moins onéreux, à 2,15 % contre 2,24 % pour les crédits destinés à l’achat d’un bien neuf. Cette tendance se maintient en février, montrant la volonté des établissements bancaires à encourager la primo-accession. Toutefois, l’écart entre les différents profils d’emprunteurs reste marqué. Ceux qui disposent d’un apport personnel important et de revenus élevés peuvent négocier des taux plus attractifs selon les chiffres de l’Observatoire des crédits : 1,71 % sur 15 ans (contre 2,01 % pour le marché), 1,96 % sur 20 ans (au lieu de 2,29 %) et 2,21 % sur 25 ans (contre 2,63 %). Surface plus importante sans surcroît d’endettement Sur 20 ans, durée la plus fréquemment sélectionnée par les candidats à la propriété en janvier, une mensualité de 1000 euros permet d’obtenir 196.935 euros. Ce montant a augmenté de 20 % par rapport à 2012, tandis que le taux d’intérêt est passé de 4,05 % à 2,04 %. Dans plusieurs villes, le repli des taux et des prix permet de s’offrir quelques mètres carrés supplémentaires pour un endettement équivalent : 10,43 m² à Lyon, 14,72 m² à Marseille, et jusqu’à 15,77 m² à Nantes ! Retour des ménages jeunes et modestes Depuis le 2e trimestre 2014, les durées d’emprunt s’allongent notablement. Fin 2015, 51,8 % des prêts étaient accordés pour plus de 20 ans et en janvier 2016, la moyenne se situait à 17,4 ans. Ce facteur a augmenté le nombre d’acquéreurs dans l’ancien en 2015 : +14,9 % de jeunes et +15,9 % de ménages modestes. Dans le neuf, en revanche, le coût de transaction en hausse a désavantagé les jeunes, dont beaucoup ont attendu l’entrée en vigueur en 2016 du PTZ renforcé. Exceptionnelle année 2015 notamment grâce aux rachats de crédits La forte demande en 2015 a vu une explosion des montants versés par les banques, à 204 milliards de prêts, loin au-dessus des 150 milliards produits de 2010. En y ajoutant les financements accordés en attente de versement, le total passe à 230 milliards d’euros. Les rachats de crédits aussi signent une performance record avec 76,2 milliards d’euros, qui représentent 37,3 % des crédits versés. Depuis 2013, le montant cumulé racheté par les banques s’élève à 129,6 milliards contre 105,4 milliards entre 1986 et 2012. Pour le reste de l’année, la stabilisation des taux des crédits immobiliers au niveau bas actuel devrait soutenir la demande et favoriser la reprise du marché.