Traditionnellement, les taux de prêt immobilier remontent durant la période estivale. Cette année, l’ajustement s’est même produit dès juin, les banques étant débordées depuis janvier, avec un pic en mars. La raison : des crédits qui n’ont jamais été aussi peu chers. Multiplication des dossiers de renégociation de prêt L’afflux de demandes d’emprunts immobiliers, motivé par des taux descendus à des seuils historiques, a conduit les banques à relever leurs barèmes de 0,1 % à 0,3 % au mois de mai. L’objectif était moins de s’aligner avec la hausse de l’OAT à 10 ans, référence pour la fixation des taux d’intérêt fixes, que d’endiguer le flux de dossiers qui allonge les délais de traitement depuis quelques mois. La remontée reste cependant modérée, en particulier sur les prêts de longue durée, qui n’ont progressé que de quelques centièmes de points. En conséquence, les propriétaires endettés sont nombreux à se lancer dans la renégociation de leur crédit. Ils représentent d’ailleurs près de la moitié des dossiers traités par les courtiers immobiliers. Il faut dire que les meilleurs profils, qui disposent de revenus élevés et stables, d’une épargne et de finances saines, peuvent négocier une décote comprise entre 0,3 % et 0,5 %. Changer d’assurance décès-invalidité avec le nouveau prêt Renégocier son prêt est également l’occasion de changer d’assurance emprunteur, qui couvre le décès et l’invalidité. La délégation d’assurance, qui permet de souscrire une couverture individuelle mieux adaptée à son profil plutôt que le contrat de groupe de la banque, offre des économies substantielles (parfois jusqu’à moins 50 %). Mais tout comme les établissements de prêt, les assureurs croulent sous les demandes, et la réponse, qui ne nécessite en temps normal que 48 heures, prend aujourd’hui quinze jours, en particulier si des examens médicaux complémentaires sont requis. Économies précieuses pour financer les impôts Les gains permis par la renégociation de prêt et le changement d’assurance ne sont pas de trop pour payer les taxes foncière et d’habitation sur les propriétés bâties, dont l’Union nationale de la propriété immobilière (UNPI) souligne la flambée sur les dernières années (21,2 %), plus que l’inflation (+ 5,87 %) et le SMIC horaire (+ 11,7 %). Le niveau moyen d’imposition des taxes foncière et d’habitation a aussi fortement augmenté au cours de la dernière décennie, passant de 46,52 % de la valeur locative cadastrale en 2004 à 57,63 % en 2013. Les parts respectives de la taxe foncière et de la taxe d’habitation se sont élevées : de 28,94 %, la première est passée à 36,71 % pour la première, tandis que sur la même période, la seconde a augmenté de 17,58 % à 20,92 %. La pression de la fiscalité locale risque de s’accentuer avec les nouvelles mesures et le changement des modalités de calcul de ces impôts. À suivre.