Le gouvernement suédois annonce avoir trouvé un accord avec l’opposition pour la mise en place d’une loi qui mettra un terme aux crédits immobiliers à vie. Cette mesure vise à apaiser les tensions sur le marché du logement. Marché immobilier suédois : une bombe à retardement Une étude récente révèle que près de 70 % des propriétaires détiennent des prêts immobiliers à vie. La particularité de ces crédits est de permettre aux ménages de payer uniquement les intérêts, sans jamais s’acquitter du capital. Et même si le capital doit être remboursé, l’emprunteur peut parfois s’endetter jusqu’à plus de 140 ans. Pourtant, le taux d’endettement des ménages suédois, qui atteint 170 % de leur revenu disponible, est l’un des plus élevés en Europe. Les observateurs mettent ainsi en garde les autorités contre les risques d’une instabilité financière et les exhortent à prendre les mesures nécessaires pour restreindre la distribution de crédits aux particuliers. Pour le Fonds monétaire international (FMI), lequel juge cette pratique aberrante, le marché immobilier suédois est une véritable poudrière, et constitue « l’un des principaux risques pour l’économie du pays ». Un projet de loi pour en finir avec les crédits immobiliers à vie Dans un communiqué publié le samedi 5 septembre, le gouvernement indiquait avoir mandaté l’Inspection du service financier pour mettre en place un projet de règlement, qui devrait contraindre les emprunteurs à s’acquitter d’une partie de leur capital dû. Cette mesure, qui exclut les hypothèques sur les maisons nouvellement construites, prendra effet à compter du 1er mai 2016, a déclaré le gouvernement dans le communiqué. L’Inspection du service financier n’en est pas à son premier coup d’essai. En novembre 2014, l’organisme gouvernemental avait déjà initié un projet similaire afin d’exiger aux ménages le remboursement de la moitié de leur dette. À raison de 2 % par an (jusqu’à ce que le coût du crédit atteigne environ 70 % de la valeur du bien hypothéqué), puis de 1 % par an (jusqu’à ce que le capital restant dû représente 50 % de l’hypothèque). Le régulateur avait dû faire machine arrière en avril lorsqu’un tribunal avait rappelé que ces missions ne relevaient plus de ses compétences. Heureusement, l’arrivée de ces nouvelles règles a été largement anticipée par les établissements bancaires. En 2014, le nombre de prêts immobiliers à vie consentis par les banques ne représente plus que 30 % de la production globale, soit deux fois moins qu’en 2011.