Alors que le salon automobile international battait son plein à Francfort, entre 15 000 et 25 000 manifestants ont défilé samedi à vélo jusqu’au parc des expositions, bloquant ainsi deux tronçons d’autoroutes. Ces opposants aux voitures, qui réclament pour une « révolution des transports », ont ainsi perturbé un événement majeur pour la puissante industrie automobile allemande.
Pour Bautz, directeur du groupe Campact, co-organisateur de la manifestation,
Un rassemblement dédié à la voiture n’a plus lieu d’être.
Christoph Bautz
Important En effet, face à l’urgence climatique, les militants veulent un monde sans les SUV et gros véhicules gourmands en carburant et pollueurs.
À la place, ils imaginent un futur qui fait la part belle à des solutions de transports plus propres, dont le vélo.
Dans le cadre d’un mouvement de contestation d’une ampleur inédite en Allemagne comme dans le reste de l’Europe, ils ont ainsi pris pour cible le salon de Francfort. Considéré comme la grand-messe du secteur, où les dirigeants politiques viennent admirer les nouveautés du secteur, cet événement revêt une dimension symbolique forte.
Depuis le scandale du « dieselgate » chez Volkswagen (trucage des tests d’émissions polluantes sur les moteurs diesel) entre autres sources de mécontentement, l’industrie automobile est régulièrement critiquée. Les ventes s’en ressentent malgré les efforts du gouvernement et des constructeurs, sans compter une offre pléthorique de crédits auto.
Les SUV sont encore plus décriés après le décès à Berlin de quatre passants renversés par un de ces véhicules qui roulait à vive allure sur le trottoir.
Important En plus de la question environnementale, l’aspect sécuritaire est invoqué pour justifier la demande d’interdiction de circulation dans les centres-villes.
Le pays semble donc se diriger vers une nouvelle ère où une industrie essentielle pour son économie a cessé d’être considérée comme intouchable. Pour preuve, plusieurs actions ont été menées par ces citoyens anti-voitures.
Dès le jour d’ouverture à la presse, un énorme ballon portant l’inscription « CO2 » a flotté à l’arrière d’un tout-terrain, un coup d’éclat réalisé par une vingtaine de manifestants écologistes Greenpeace.
Deux jours plus tard, à l’occasion de la chancelière, d’autres ont grimpé sur des SUV, portant des pancartes désignant les voitures comme des « Tueuses du climat ». Le reste du temps, l’occupation temporaire d’un site est leur moyen préféré pour attirer l’attention.
Important Le but ultime de ces mouvements, qui se multiplient dans plusieurs grandes capitales européennes, est l’arrêt complet des moteurs à combustion, voire l’abandon de la voiture.
Après Francfort, les militants écologistes visent Berlin et la présentation par le gouvernement de son plan de lutte contre le changement climatique. Des manifestations sont également attendues dans d’autres villes.
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