Le recours aux prêts bancaires entre désormais dans les habitudes de consommation des ménages tunisiens. En effet, le nombre de dossiers déposés auprès des établissements bancaires en Tunisie ne cesse de croître ces derniers temps, et selon un haut responsable d’une banque locale, 60 % des ménages sont actuellement fortement endettés. Cette situation s’explique par la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs, mais aussi par l’évolution de leurs comportements.
Le Directeur de l’INC (Institut national de la consommation) tunisien, Tarek Ben Jazia, a indiqué que
depuis près d’un an, les ménages choisissent de consommer par anticipation.
Tarek Ben Jazia
Anticipant une hausse constante des coûts de la vie, ils préfèrent recourir aux crédits à la consommation et aux prêts immobiliers afin de pouvoir concrétiser rapidement leurs projets.
Important Néanmoins, la hausse des taux d’intérêt et le durcissement des conditions d’octroi des prêts obligent les Tunisiens à puiser dans leurs économies.
À cet effet, le niveau actuel de l’épargne se révèle très faible (une baisse de -50 %).
Les encours de crédit ont connu une hausse de +117 % entre 2010 et mi-2018. Sur les 23 milliards de dinars de prêts accordés, la part des prêts à la consommation s’élève à 3 milliards et celle des prêts immobiliers dépasse les 10,5 milliards de dinars.
Certains emprunteurs ayant souscrit des crédits travaux affectent la somme octroyée aux dépenses courantes. L’INC a également constaté que la plupart des dossiers concernent des demandes de prêts à court terme, dont le montant oscille entre 3 000 et 10 000 dinars.
Des rumeurs démenties par la BCT ont circulé récemment que cette institution financière a décidé de suspendre l’octroi des prêts à la consommation.
D’après les explications du président de l’APTBEF (Association professionnelle tunisienne des banques et établissements financiers), Ahmed El Karm,
il s’agit d’une machination montée par certaines enseignes qui souhaitent augmenter leurs ratios de rentabilité.
Ahmed El Karm
Ces dernières tentent de fermer partiellement la vanne de crédits pour les particuliers, et mettre ceci sur le dos de la Banque centrale.
Un crédit vous engage et doit être remboursé. Vérifiez vos capacités de remboursement avant de vous engager.