Selon le rapport de la Banque centrale européenne pour le mois de novembre, le volume de crédits octroyés aux ménages et aux entreprises de la zone euro a encore augmenté. Les banques de la région ont ainsi accordé 2,9 % de prêts en plus aux sociétés non financières et aux particuliers. En octobre et en septembre, ces financements avaient progressé respectivement de 2,8 % et 2,7 %. Croissance plus rapide des crédits aux entreprises La plus forte croissance est attribuée aux prêts aux entreprises, dont le rythme a grimpé à 3,1 % en novembre (+0,2 % par rapport à octobre). La distribution de prêts courts (entre 1 et 5 ans) s’est accélérée : après une augmentation de 4,5 % en octobre, ils ont gagné 5 % en novembre. En comparaison, la progression des crédits aux ménages a été plus modérée, à 2,8 % en novembre contre 2,7 % au cours des deux mois précédents. Les taux d’intérêt très attractifs expliquent le rebond des prêts aux particuliers en 2015 après la période 2013-2014 marquée par un repli. Dans le détail, les prêts conso ont bondi de 7,0 % d’une année à l’autre en novembre après +6,7 % en octobre. L’inverse, le volume d’emprunts immobiliers consentis a légèrement diminué, à +3,3 % après 3,4 % au mois précédent. Taux d’inflation toujours éloigné de l’« idéal » de la BCE De son côté, la masse monétaire M3 a crû de 4,9 % en novembre. Cet agrégat choisi par la Banque centrale européenne pour mesurer l’inflation et régulariser sa politique monétaire accuse donc un nouveau ralentissement en tombant de 5,2 % en septembre, puis 5,0 % en octobre. L’évolution des prix est en effet essentielle à la BCE. Les statistiques de l’Office européen des statistiques Eurostat montrent un taux d’inflation de 1,4 % et 1,5 % pour le 10e et le 11e mois de 2017. On est donc encore loin des 2,0 % d’inflation considérés par la BCE comme l’indicateur d’une économie en bonne santé. Et l’atteinte de cet objectif n’est pas pour bientôt : d’ici à 2020, lors de sa réunion de mi-décembre, l’institution table sur une hausse des prix de l’ordre de 1,7 %. Dans ce contexte, elle s’attend cette année à une intensification du débat sur l’arrêt de sa politique très accommodante.