Les prix des contrats santé connaîtront encore une hausse importante cette année, selon l’UFC-Que choisir. L’association de consommateur dénonce cette augmentation injustifiée, surtout dans un contexte de crise sanitaire. En effet, la pandémie a permis aux assureurs d’économiser sur de nombreux postes de dépenses. Ce phénomène exceptionnel aurait donc dû se répercuter de manière positive sur les assurés. L’an dernier, l’Assurance maladie a totalement pris en charge les patients Covid et les actes médicaux dus au coronavirus. Ainsi, les personnes infectées n’ont pas eu besoin de solliciter leur complémentaire santé. Par ailleurs, au plus fort de la crise, les interventions non urgentes ont été systématiquement reportées. Cette mesure a notamment permis de se concentrer sur l’épidémie. Selon les spécialistes, cette situation a été particulièrement avantageuse pour les assureurs fournissant des contrats santé. Ils ont effectivement fait des économies conséquentes, avec le report ou la suspension de leurs dépenses habituelles. Près de la moitié d’entre eux appliqueront pourtant une augmentation de tarifs cette année, d’après l’UFC-Que choisir. Des comparatifs compliqués par des grilles tarifaires illisibles La loi sur la résiliation infra-annuelle est applicable depuis le 1er décembre dernier. Ainsi, les assurés peuvent désormais changer de mutuelle gratuitement et sans justification après le premier anniversaire du contrat. Cette mesure devrait donc permettre aux consommateurs de limiter leurs dépenses en assurance santé. Toutefois, il est difficile de reconnaitre la meilleure offre dans le secteur en raison du manque de lisibilité des tarifs. Comme l’a souligné Loriane Lemaine de l'UFC-Que Choisir, sur Europe 1 : On constate un usage bien trop important des pourcentages sur certains remboursements, qui pourtant pourraient facilement être exprimés en euros. […] Ce n’est pas du tout parlant pour les usagers. En plus, les complémentaires n’exposent pas avec le même vocabulaire les mêmes remboursements. Loriane Lemaine De ce fait, l’association de consommateurs réclame une réglementation pour rendre les prix plus lisibles pour les assurés. Les professionnels seront ainsi obligés d’afficher leurs tarifs de manière claire et standardisée. Une telle présentation est particulièrement favorable aux comparaisons et a fortiori au jeu de concurrence. Une hausse moyenne dépassant les 50 euros Selon l'UFC-Que Choisir, les prix des contrats santé augmenteront en moyenne de 79 euros par rapport à l’année dernière. Ces nouveaux tarifs concerneront par ailleurs près de 50 % des assurés sur le marché français. Les acteurs du secteur appliqueront ainsi une hausse de 4,3 % en moyenne. Certains complémentaires se démarquent néanmoins en affichant des augmentations plus raisonnables. C’est notamment le cas de Mutuelle Générale, Pro BTP et Muta Santé. Les clients de ces enseignes ont donc été épargnés par la tendance à la hausse observée dans le secteur. Ces prix relativement stables permettent de ne pas accabler davantage les ménages les plus touchés par la crise. L’organisme déplore, en revanche, une inflation considérable au niveau de certains établissements comme Adrea Mutuelle ou encore Swiss Life. Les tarifs ont aussi fortement augmenté chez Malakoff Humanis et Klesia. Face à ces hausses, l’association de consommateurs a tenu à rappeler les effets positifs de la crise sanitaire sur les assureurs. Ces derniers devraient donc faire un geste en faveur des assurés.