Le réseau de soins Carte Blanche Partenaires a réalisé une évaluation du dispositif, un an après son entrée en vigueur. La réforme n’a pas donné les résultats attendus, en ce qui concerne les soins optiques. En effet, les opérations prises en charge à travers le panier de remboursement n’auraient même pas atteint 10 % des soins réalisés. La réforme du 100 % Santé a-t-elle permis d’atteindre les objectifs initialement fixés ? C’est la question que se pose le réseau de soins Carte Blanche Partenaires. Il tente d’y apporter une réponse à travers son évaluation. La dernière étude réalisée en 2014 par Drees montrait que 10 % des Français se privent de soins optiques, faute de moyens financiers. À cela s’ajoute probablement l’absence d’une prise en charge par une mutuelle optique. Le dispositif de remboursement sans reste à charge semble ainsi avoir eu une raison d’être. Les résultats de l’évaluation effectuée affichent cependant des résultats qui diffèrent des espérances. Des constats différents entre les soins optiques et dentaires La situation semble uniquement concerner les soins optiques. En effet, pour les actes dentaires, le document publié par Carte Blanche témoigne du succès du dispositif. Il aurait été particulièrement mobilisé pour la pose de bridge et de couronne. À titre de rappel, le remboursement à 100 % s’applique aux prothèses aux matières discrètes, en céramo-métallique ou zircone. En revanche, il exclut les matières métalliques très visibles et les soins pour les molaires. Les premières auraient constitué 87 % des devis reçus en 2020, contre 68 % l’année précédente. Les estimations de Carte Blanche étaient de 46 % de soins pris en charge. 53 % des devis concernant des actes dentaires reposaient finalement sur l’offre. Soit une augmentation de 21 %, alors que le panier de soins à reste à charge zéro a été utilisé sur 32 % des devis récoltés en 2019. Le bilan est différent pour les soins optiques. Alors que Carte Blanche a prévu 10 % de prise en charge avec le dispositif, elles ne représentaient finalement que 7,2 % des soins réalisés. D’après les auteurs de l’étude, cette faible utilisation est due à la pandémie de Covid-19. Cette dernière aurait poussé les patients à départager leurs achats. Début 2020, 9 % des ventes de lunettes se faisaient encore à travers l’offre du 100 % Santé. Un dispositif qui n’est pas toujours utile Globalement, 56 % des assurés auraient finalement utilisé une formule hybride. Ils se sont servis du panier de soins pour les montures qui ne doivent pas coûter plus de 30 euros. Quant aux verres, ils ont été achetés à prix libre. L’offre sans reste à charge concerne une paire de lunettes qui coûte moins de 105 euros, verres et monture compris. Mais selon Jean-François Tripodi : En optique, il n’y avait pas besoin de cette réforme du 100 % Santé, car les réseaux couvrent déjà 55 millions de Français en leur permettant d’acheter des équipements sans reste à charge, dès lors qu’ils possèdent un contrat responsable. Jean-François Tripodi Cela dit, une étude plus approfondie a permis de relever ses avantages. Elle profite notamment aux patients qui ont choisi une monture à moins de 30 euros. Leur reste à charge global a baissé de 35 % en un an. En revanche, celui des patients qui ont opté pour des lunettes plus esthétiques, non prises en charge dans le panier des soins, a augmenté d’environ 40 %. En cause, le plafond de remboursement des montures révisé qui s’établit désormais à 100 euros contre 150 euros auparavant.