Labellisé « préoccupant » par l’OMS (Organisation mondiale de la santé), le variant Omicron pourrait résister aux vaccins anti-coronavirus actuels. Pour cause, cette souche détectée en Afrique du Sud comporte un nombre hors norme de mutations. Face à cette situation, les géants pharmaceutiques Moderna et Pfizer/BioNTech tentent de proposer des solutions. Face à l’apparition du variant Omicron du Covid-19, les fabricants de vaccin s’apprêtent à créer un produit adapté. Au sein de Moderna, l’on fait alors preuve d’une grande circonspection. Le laboratoire a débuté la conception d’un prototype spécifique à cette mutation depuis le 24 novembre 2021, annonce son patron Stéphane Bancel. Mais l’entreprise pense avoir besoin de 2 à 3 mois avant d’aboutir à une version apte à être expérimentée chez l’homme. En attendant, Moderna se sert des moyens à sa disposition. Elle songe notamment à agrandir le dosage du vaccin actuel pour la troisième inoculation. À cause de son dosage élevé, il avait été jusqu’ici réduit de moitié. Deux autres formes de Spikevax seront testées par Moderna Par ailleurs, Moderna mènera des essais des versions de son Spikevax (mRNA 1273). Celles-ci étaient créées en tant que rappels face à l’émergence des variants Delta, Gamma, Beta ou encore Alpha. Un contexte qui s’est avéré particulièrement dur pour les établissements de mutuelle complémentaire, entre autres. Au final, Moderna avait toutefois cessé de les développer. Concrètement, ces produits portent sur 2 versions multivalentes combinant : Les ARNm des mutations Delta et Beta pour le 1273.213 ; Ceux de la souche Beta et du coronavirus originel pour le 1273.211. Le président-directeur général de Moderna déclare : Ce sera rapide, car on a déjà les données cliniques à soumettre aux agences réglementaires. Pour sa part, un porte-parole de Pfizer déclare que dans le cas où un variant se montrerait résistant : Pfizer et BioNTech se sont préparés il y a plusieurs mois à ajuster leur vaccin en moins de six semaines et à livrer les premières doses en 100 jours. Omicron présente une forte dissemblance avec le virus originel Un propos qui semble insoutenable pour un concurrent : Développer un nouveau vaccin efficace en cent jours, c'est juste impossible car il faut étudier la manière dont vont se comporter les nouveaux anticorps qu'on va susciter. De plus, seulement une mutation d’Omicron sur trois était déjà détectée sur les précédents variants. Cependant, l’on reconnaîtra que dans l’élaboration d’un vaccin spécifique, le modèle reposant sur la technologie ARN présente un grand avantage. Il semble en effet plus facile à fabriquer. Quoi qu’il en soit, la souche découverte en Afrique du Sud constitue un réel problème, affirme Stéphane Bancel le PDG de Moderna. L’efficacité des vaccins contre celle-ci pourrait se révéler bien moindre, explique-t-il. Les sociétés pharmaceutiques sont confrontées à un virus très différent de l’originel. Apparu en Chine, ce dernier avait servi de modèle pour l’élaboration des vaccins contre le Covid commercialisés actuellement. En effet, Omicron a déconcerté les experts en virologie, tant ses mutations étaient nombreuses. Comparé à celles des Beta, Delta, Alpha, Gamma, elles étaient 8-10 fois plus abondantes. De surcroît, environ 66 % d’entre elles étaient extrêmement rares ou nouvelles.