Après douze mois de crise sanitaire, l’Afrique connaît un meilleur bilan que les autres continents. À ce titre, l’on n’y trouve que 3 % des personnes infectées au Covid dans le monde. En termes de vaccination, les résultats semblent moins réjouissants. En parallèle, l’OMS avertit toutefois qu’au cours de ces deux dernières semaines, la propagation du coronavirus s’est accélérée. D’après l’OMS, les contaminations se sont multipliées ces deux dernières semaines dans quatorze pays d’Afrique. Dans son rapport du 3 juin 2021, l’institution note toutefois que les flux restent moindres comparés à ceux en Europe. La situation s’est le plus dégradée en Namibie, Ouganda et Angola, précise-t-elle. S’agissant du système de soins, l’offre se révèle très inférieure à la demande. En moyenne, l’on compte 20 médecins pour 100 000 habitants. À titre de comparaison, cette valeur s’élève à 400 pour 100 000 en Europe. Concernant les lits d’hôpital, l’on en dénombre 135, dont 3 en soins intensifs. Sur le continent, les livraisons de vaccins sont presque entièrement suspendues. Une vaccination lente D’ailleurs, quatre des six États à travers le monde n’ayant pas encore lancé leur sensibilisation de vaccination se situent en Afrique. Cela concerne l’Érythrée, la Tanzanie, le Tchad et le Burundi. Au total, la proportion d’Africains ayant reçu une première injection s’établit à 2 %. À l’échelle du globe, le chiffre s’élève à 24 %. Mo Ibrahim, le fondateur de la fondation du même nom, référence sur le développement dans le continent, explique : On observe une sorte de nationalisme vaccinal, où les pays riches gardent les vaccins pour eux ou interdisent les exportations d’ingrédients cruciaux, afin de vacciner d’abord leur propre population, ce que je peux comprendre. Mo Ibrahim Ce qui comporte une contradiction vu leur dessein, estime-t-il. Le milliardaire soudanais souligne que la sécurité de tous ne sera garantie qu’après une vaccination de l’ensemble de la population mondiale. Dans ce contexte, les Africains n’atteindront l’immunité collective contre le SARS-CoV-2 que d’ici deux ans à l’allure actuelle des vaccinations. Bien que son avenir inquiète les experts, l’Afrique s’est montrée résistante face au coronavirus. Divulgué récemment par la fondation Mo Ibrahim, un rapport ravira notamment les sociétés de mutuelle santé dans cette partie du monde. Réactivité des dirigeants Établi sur un an de Covid-19, le document y fait état d’un meilleur bilan sanitaire comparé aux autres continents. L’Afrique n’a en effet recensé officiellement que 4,5 millions d’individus contaminés. Ce qui représente environ 3 % des cas enregistrés dans le monde. À noter cependant que là comme autre part, la réalité ressortira plus élevée. Dans les détails, la répartition de ces patients se fait comme suit : Afrique centrale : 3 % ; Afrique occidentale : 10 % ; Afrique de l’Est : 14 % ; Afrique du Nord : 30 % ; Afrique australe : 43 %. Sur le plan humanitaire, le continent regroupe seulement 3,8 % du nombre de morts sur la planète. Un chiffre légèrement plus élevé que celui de la Grande-Bretagne à elle seule. Néanmoins, l’estimation fait certainement aussi l’objet d’une certaine imprécision. Pour Mo Ibrahim, cette conjoncture résulte entre autres du fait que : Les pouvoirs publics africains se sont montrés très réactifs en raison d’expériences épidémiques antérieures.