Le 1er octobre dernier, le CNGOF (Collège national des gynécologues et obstétriciens) a communiqué sa position concernant le port du masque pendant l’accouchement. Il a annoncé que cette mesure est souhaitable pendant le travail et la poussée. Cela dit, elle ne peut être imposée aux parturientes. Cette déclaration fait suite aux actions du collectif Stop VOG (violences obstétricales et gynécologiques). La crise sanitaire a complètement bouleversé la manière dont se déroule l’accouchement. Avec toutes les inquiétudes qui en résultent, les femmes enceintes pensent-elles à souscrire une mutuelle maternité ? Depuis août 2020, le collectif Stop VOG partage quotidiennement les témoignages de femmes qui ont dû accoucher en étant masquées. Elles racontent les difficultés entraînées par cette mesure. Certains récits étaient si traumatisants qu’ils n’ont pas laissé indifférent le Secrétaire général du CNGOF, le professeur Phillipe Deruelle. Ce dernier estime que le port du masque ne doit concerner que les femmes qui se sont révélées positives au test du Covid-19. D’autres membres du Collège ne partagent pas son avis. Une mesure qui permet avant tout de protéger le personnel soignant Le 28 septembre, le professeur Deruelle avait déclaré au HuffPost que des spécialistes ont étudié la question du port du masque pendant l’accouchement durant près de 2 semaines. Il a résumé les conclusions de leurs travaux comme suit : Il ne faut pas recommander le port du masque pour les patientes qui ne sont pas Covid+ ou qui ne présentent pas de symptômes évocateurs. Les professionnels qui le souhaitent peuvent porter un masque FFP2, mais le masque chirurgical suffit à protéger à 85 %. Pourtant, 3 jours plus tard, le CNGOF a déclaré officiellement qu’il était souhaitable que les femmes accouchent en étant masquées. L’un de ses membres, le professeur Olivier Picone, explique ce changement de position en affirmant qu’il est primordial de préserver le personnel soignant. Il ajoute que le port du masque ne vise aucunement à exercer une pression sur la parturiente. Quoi qu’il en soit, les maternités peuvent choisir de suivre ou non cette recommandation, à l’instar des autres émises par le Collège. Selon le collectif Stop VOG, 40 établissements sur les 240 qu’il a contactés ont décidé de ne pas rendre obligatoire le masque lors de l’accouchement. Les recommandations du CNSF laissent espérer une amélioration de la situation Le ministre de la Santé Olivier Véran a été interrogé sur ce sujet qui suscite la polémique le 8 octobre dernier. Il a alors déclaré qu’il allait consulter le Haut Conseil de la santé publique, précisant qu’il ne pouvait pas avancer de recommandations précises. Il a ajouté : Il faut vérifier si cela correspond à une pratique générale ou locale. […] Pour ce genre de problématique, j’ai besoin d’être éclairé. Olivier Véran Entre-temps, l’incompréhension et la colère ont continué de monter. Ainsi, la sénatrice du Val-de-Marne Laurence Cohen a demandé au ministre d’étudier sérieusement la question à la mi-octobre. Quelques jours plus tard, ce fut au tour de la députée de l’Essonne Marie-Pierre Rixain de soumettre la même requête. Désormais, une amélioration de la situation est attendue. En effet, le CNSF (Collège national des sages-femmes) a publié ses recommandations sur le port du masque pendant l’accouchement le 28 octobre 2020. Il stipule notamment que les parturientes asymptomatiques doivent pouvoir retirer leur masque durant l’accouchement. De leur côté, les soignants sont tenus de porter une tenue adaptée et des masques chirurgicaux pour continuer à se protéger.