Dans un rapport récent, The American Cancer Society a révélé que les jeunes sont de plus en plus touchés par les cancers colorectaux aux États-Unis. En revanche, le taux d’incidence de la maladie tend à baisser chez les 65 ans et plus. Le phénomène reste inexpliqué pour l’instant, mais les chercheurs continuent de travailler sur le sujet. Le dépistage du cancer colorectal est totalement couvert par l’Assurance Maladie, indépendamment de la mutuelle santé du patient. Le programme s’adresse essentiellement aux personnes âgées de 50 à 74 ans. Cette population est en effet la plus exposée à cette pathologie qui représente d’ailleurs la deuxième cause de mortalité liée au cancer en France. Aux États-Unis, les chercheurs ont constaté une diminution du nombre de cas chez les plus de 65 ans dans les années 2000. Le taux d’incidence de la maladie a même baissé de 3,3 % par an depuis 2011. En parallèle, les chiffres ont progressé de 1 % par an pour les 50 à 64 ans. Un grave manque de sensibilisation Comme en France, les assureurs américains remboursent le dépistage du cancer colorectal à partir de 50 ans, conformément à la directive de l’U.S. Preventive Services Task Force. The American Cancer Society, de son côté, conseille d’effectuer le test dès 45 ans, suite à de récentes recherches. Pour l’instant, les moins de 45 ans se soumettent rarement au dépistage. Les seuls à effectuer des tests à cet âge font état d’antécédents familiaux ou de prédispositions génétiques reconnues. Pourtant, les jeunes permettent de réaliser des diagnostics précoces, contrairement aux personnes âgées. Selon les spécialistes, les problèmes de sensibilisation tendent ainsi à retarder la détection de la maladie. Outre les patients, les professionnels de santé devraient également être mieux informés pour détecter ce cancer à un stade précoce, surtout chez les jeunes. Grâce à ces efforts communs, il sera possible d’isoler les principaux facteurs de risque. Le cancer colorectal est caractérisé des douleurs abdominales, des perturbations du transit intestinal, des traces de sang dans les selles et une importante perte de poids. Toutefois, ces signes renvoient également à une multitude de maladies pouvant être inoffensives. De ce fait, il est important d’inciter les médecins à la plus grande vigilance face à ces symptômes, même chez les plus jeunes. The American Cancer Society tient à souligner la progression du cancer colorectal chez les moins de 45 ans pour alerter l’opinion et le corps médical sur cette maladie. Il s’agit aussi d’une manière de mettre un terme à une certaine tendance à la stigmatisation qui complique davantage le diagnostic et la prise en charge des patients. Les recherches se poursuivent pour expliquer le phénomène Parallèlement à la baisse constatée chez les plus de 65 ans, la progression du cancer colorectal est particulièrement importante chez les moins de 50 ans. Son taux d’incidence pour cette tranche d’âge n’a cessé d’augmenter depuis les années 1990, avec une hausse de 2,2 % par an de 2011 à 2016. De manière globale, le taux d’incidence et de mortalité de la maladie a diminué ces dernières années. Toutefois, cette tendance vient surtout de la diminution notable des cas chez les sujets âgés. En revanche, les chiffres sont de plus en plus inquiétants chez les jeunes. Cela dit, ces statistiques doivent être relativisées, car de nombreux patients ne sont pas à jour sur leur dépistage. Pour l’instant, les informations disponibles relèvent de données cliniques et ne permettent pas d’expliquer la multiplication du nombre de jeunes atteints du cancer colorectal. D’après les spécialistes, le surpoids et le tabagisme font partie des principaux facteurs de risque. Les pronostics de survie du patient dépendent foncièrement du stade d’évolution de la maladie au moment du dépistage, d’où l’importance d’une détection précoce. Cependant, les grandes disparités en matière d’accès aux soins rendent la situation particulièrement difficile pour les médecins. Dans le cadre de leurs recherches, les scientifiques étudient l’impact du régime alimentaire ou encore de l’obésité sur le développement de ce type de cancer. L’observation du microbiote intestinal, et surtout de la bactérie E. coli qui s’y trouve, représente aussi l’une des pistes les plus prometteuses dans le domaine.