Une étude clinique est actuellement menée en France pour déterminer l’efficacité d’un nouveau test permettant de dépister le Covid-19. Le groupe de travail est composé de plusieurs chercheurs du CNRS. Baptisé EasyCov, ce dépistage nécessite juste un prélèvement de salive. Il permet d’avoir un résultat rapide et visible à l’œil nu grâce à un réactif dédié. La pandémie actuelle est réellement dramatique pour le personnel hospitalier et les organismes de mutuelle santé. Pour limiter rapidement la propagation du coronavirus, des systèmes de dépistage à la fois pratiques et efficaces sont nécessaires. Le test salivaire se révèle ainsi très intéressant face à cette conjoncture sans précédent. Ce type d’étude est d’une part motivé par le fait que le RT-PCR, le test reconnu pour détecter le Sars-Cov-2, nécessite du matériel spécifique et se révèle inadapté compte tenu de l’urgence de la situation. D’autre part, un dépistage facile permettra d’assurer l’efficacité des interventions des médecins dans les zones les plus reculées. Pour un déconfinement sans risque Le groupe de travail en question ambitionne de déployer le test de dépistage dès le mois de mai 2020 afin de soutenir efficacement le personnel soignant. L’EasyCov sera par la suite proposé au grand public. Toutefois, les scientifiques ne prétendent aucunement que ce test se substituera au système de détection habituel. Il s’agit surtout de faciliter et d’accélérer le processus de diagnostic existant. Comme l’explique le chercheur du CNRS, Franck Molina, sur RTL : L'idée, ce n'est pas de remplacer les laboratoires avec leur capacité de test qui vont être toujours nécessaires, mais c'est d'avoir une option agile de terrain qui va nous permettre de pouvoir identifier très vite une personne infectée et de prendre une décision rapide. Franck Molina Grâce à cette nouvelle technique, les services sociaux, par exemple, auront la possibilité de réaliser des dépistages de grande ampleur dans les prisons, les centres pour délinquants juvéniles, etc. Il faudra toutefois concevoir des dispositifs nomades pour certaines étapes du diagnostic. Le principal objectif consiste à dépister le maximum de personnes sur une durée limitée. C’est d’ailleurs incontournable dans la stratégie de déconfinement. Cette précaution permet en effet d’éviter une seconde vague épidémique. Outre les tests à l’échelle nationale, l’Académie nationale de médecine conseille de maintenir les mesures sanitaires actuelles (distanciation sociale, port de masque, etc.) et continuer à interdire les attroupements. Un système pratique sur le terrain L’EasyCov donne la possibilité de dépister le Sars-Cov-2 hors laboratoire, sans recourir à des installations importantes. Ce système est donc, a priori, plus facile et moins cher. Le dépistage requiert seulement un prélèvement de salive. L’échantillon est ensuite soumis à des réactifs durant une demi-heure. Concrètement, la languette utilisée pour le test changera de couleur après avoir été chauffée quelques minutes à 65 °C, si le patient est atteint de Covid-19. Dans le cas contraire, le dispositif gardera sa couleur initiale (rose). En tant que système de dépistage, le test EasyCov a déjà fait ses preuves en laboratoire avec des virus actifs et des prélèvements d’ARN du coronavirus. Toutefois, cette première étape ne peut pas être considérée comme suffisante. Ainsi, l’équipe de chercheurs français réalise actuellement une étude clinique au CHU de Montpellier pour vérifier l’efficacité du système en conditions réelles. Lancées le 11 avril dernier, ces recherches ont nécessité 180 volontaires. Il s’agit d’une étude en double aveugle impliquant la participation de cas confirmés de Covid-19 et de soignants supposés négatifs. La méthode de dépistage classique est utilisée en parallèle pour détecter l’ARN du Sars-Cov-2. À travers cette démarche, les scientifiques français cherchent à améliorer la sensibilité du nouveau test. D’autres études devraient fournir des résultats pour optimiser ce dispositif de dépistage à la fin du mois d’avril.