La crise sanitaire due au Coronavirus demeure à ce jour d’actualités à l’échelle mondiale. Quoi qu’il en soit, plusieurs États se préparent aujourd’hui à se déconfiner. Les pays de l’Europe, entre autres, dont la France qui prévoit son déconfinement pour le 11 mai prochain. Une initiative qui devrait se faire par âge, selon les préconisations de la Commission européenne. L’épidémie du Covid-19 continue de sévir dangereusement, à l’heure actuelle, même si les bilans quotidiens tendent à s’alléger ces derniers temps ne serait-ce qu’imperceptiblement, notamment dans les trois pays européens les plus touchés (Italie, Espagne et France). Une petite lueur d’espoir qui encourage ces derniers, mais qui ne laisse pas pour autant dire que leur population est hors de danger. Les personnes âgées, plus particulièrement, demeurent toujours vulnérables face au virus compte tenu de leur faible immunité. Ce qui explique sans doute l’estimation d’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, du maintien à domicile de ces aînés jusqu’à la fin de l’année. Une perspective qui semble juste bien que ce ne soit pas évident, vu les conséquences d’une isolation à long terme sur la psychologie. Un déconfinement précoce pour les aînés ? Les statistiques afférentes à la pandémie du Coronavirus connaissent, ces derniers jours, une évolution pour le moins encourageante. De fait, à la mi-avril, le nombre de nouveaux cas confirmés positifs affichait encore une courbe ascendante. Tout comme celui des décès, dont les points culminants étaient enregistrés aux États-Unis, en Italie, en Espagne et en France. Cette dernière comptait même cinq fois plus de morts par rapport à son voisin d’outre-Rhin. À savoir pourtant que les Allemands sont beaucoup plus nombreux que les Français. Le déconfinement ne semblait pas, de ce fait, à l’ordre du jour. Quoiqu’un revirement ait été annoncé, pour une probabilité de retour au travail, de réouverture des écoles et de relance des commerces le 11 mai prochain dans l’Hexagone. Un plan de sortie sera même présenté à l’Assemblé nationale par le Premier ministre Édouard Philippe, mardi 28 avril. Quelques jours auparavant, la Commission européenne semble s’être sortie de son silence en exposant également quelques opinions et décisions. Parmi elles, figure le maintien du cantonnement pour les personnes âgées. La présidente de l’institution, Ursula von der Leyen, serait en effet d’avis pour que les seniors restent le plus longtemps possible chez eux, jusqu’à la fin de l’année. D’autant que le vaccin ne serait peut-être accessible qu’à cette date. Une question d’ordre médical Au-delà du 60ème anniversaire d’un individu, son système immunitaire s’affaiblit tangiblement. Et l’abaissement est d’autant plus réel pour les septuagénaires. Raison pour laquelle ils ont plus que besoin d’une Mutuelle senior pour couvrir leurs besoins en matière de soins. Mais disposer d’une couverture maladie, même la meilleure qui soit, ne diminue pas les risques de contracter le Covid-19. Et le virus est même plus susceptible de tuer sa victime si son immunité est moindre en raison d’autres maladies graves antécédentes, telles que l’hypertension, le diabète, les troubles cardiovasculaires et les problèmes respiratoires. Des pathologies relevées chez une grande majorité des seniors. Ce qui explique les lourds bilans au sein des établissements d'hébergement dédiés aux personnes âgées. Aux questions sur les effets psychologiques d’un confinement strict et continu, à la dirigeante de la Commission de relativiser : Je sais que c'est difficile et que l'isolement pèse, mais c'est une question de vie ou de mort, nous devons rester disciplinés et patients. Un avis auquel se range un spécialiste de la biologie du vieillissement, le professeur Eric Boulanger qui insiste sur le fait que l’âge est un élément à prendre en compte, étant un véritable facteur de vulnérabilité. Les organes fonctionnent de moins en moins à mesure qu’une personne vieillit, et ce, même si cette dernière ne souffre d’aucune pathologie chronique. Son conseil pour les aînés est, de ce fait, de rester au maximum chez eux. À ce gériatre d’ajouter : La capacité respiratoire, importante pour affronter le Covid, est à son summum entre 20 et 30 ans, puis diminue progressivement jusqu'à 70 ans. Après cet âge, il sera donc plus difficile de lutter en cas d'agression par le virus. Même si l'on se pense solide, il y a un surrisque lié à l'âge physiologique. Eric Boulanger