La pollution de l’air est un mal évitable qui impacte sérieusement sur l’espérance de vie humaine

Écrit par La rédaction Meilleurtaux . Mis à jour le 16 avril 2020 .
Temps de lecture : 4 min

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Publié le jeudi 16 avril 2020 10:58 par la Rédaction Meilleurtaux

L'espérance de vie s’est nettement allongée dans bon nombre de pays, notamment la France. Quoiqu’il faille admettre que la pollution atmosphérique pourrait affecter celle-ci, et ce, bien davantage que certains parasites ou virus virulents ainsi que les autres causes de mortalité prématurée. Et il se trouve que toutes les nations du monde sont concernées par ce fléau.

Une pandémie, c’est ce que les observateurs ont qualifié la pollution de l’air. De fait, elle s’étend aux quatre coins du globe, notamment dans le continent asiatique, et se confirme de jour en jour en dépit des nombreuses mesures mises en place pour restreindre les émissions de polluants.

Et il faut d’ailleurs reconnaître que son impact sur la santé est plus important que celui du tabagisme même si tous deux affectent les appareils respiratoire et circulatoire. Même le VIH, le paludisme et les diverses formes de violence semblent être moins dangereux face à cette calamité.

À savoir, la différence réside dans le fait que c’est un facteur de risque évitable, du moins la pollution de l'air humaine qui provoque près de deux tiers des morts prématurées.

Un fléau qui sévit dans l’ombre

Pendant que toute la population mondiale a actuellement les yeux braqués sur le Coronavirus, une autre pandémie semble être quelque peu mise aux oubliettes : l’altération de la qualité de l'air, appelée communément pollution atmosphérique.

Elle se caractérise par la propagation dans l’environnement de polluants chimiques, biologiques ou physiques et dont les conséquences sont préjudiciables à la survie de tous êtres vivants, notamment l’homme.

Au professeur Thomas Münzel d’insister sur ce dernier point :

Les décideurs politiques et la communauté médicale devraient y prêter beaucoup plus d'attention […], mais ces dernières décennies, on a accordé beaucoup moins d'attention à la pollution qu'au tabagisme, en particulier chez les cardiologues.

Thomas Münzel

Il faut dire que ce fléau peut être évité, tout comme les effets du tabagisme, dont les traitements de sevrage sont pris en charge par l’Assurance maladie, mais mieux remboursés avec une mutuelle santé. La connaissance de ses éléments permettrait alors d’éviter certaines catégories de maladies, notamment :

•  Le cancer de poumon ;
•  L’infection des voies respiratoires inférieures ;
•  La pathologie pulmonaire obstructive chronique ;
•  L’hypertension artérielle ;
•  Le trouble cardiaque ;
•  L’affection cérébrovasculaire ;
•  Le diabète.

De récents travaux de recherches menés à l'Institut Max Planck en Allemagne tentent d’ailleurs d’émettre une explication sur ces faits :

La pollution endommage les vaisseaux sanguins par une augmentation du stress oxydatif, ce qui entraîne ensuite une augmentation de la pression artérielle, du diabète, des accidents vasculaires cérébraux, des crises cardiaques et de l'insuffisance cardiaque.

Une espérance de vie notablement altérée

À l’issue de leurs analyses, les chercheurs allemands ont estimé que la pollution atmosphérique altère l’espérance de vie. C’est aussi ce qu’a confirmé la revue Cardiovascular Research lorsqu’elle a relevé une nette diminution de cet indicateur, de trois ans environ. Qui plus est, quelque 8,8 millions de décès prématurés de plus ont été recensés en 2015.

Il convient d’ailleurs d’admettre que les conséquences de la pollution sur l'espérance de vie sont bien plus notables que celles provoquées par d’autres causes de décès prématurés. Ainsi :

•  Le tabagisme réduit en moyenne l'espérance de vie de 2,2 ans ;
•  Le VIH de 0,7 an ;
•  les maladies provoquées par des parasites ou des insectes (moustiques, tiques et puces) de 0,6 an ;
•  Les formes de violences, dont les décès liés aux guerres de 0,3 an.

Les scientifiques ont également constaté un net raccourcissement de vie (-43%) qui se révèle être provoqué, en grande partie, par les troubles cardiovasculaires, tels que les AVC et les cardiopathies ischémiques. À ce propos, la pollution de l’air d’origine humaine est le facteur de risque le plus courant et le plus dangereux. Pour Thomas Münzel, responsable de la recherche :

Environ deux tiers des décès prématurés sont imputables à la pollution de l'air humaine, principalement due aux combustibles fossiles.

Thomas Münzel

Et force est de constater une disparité entre les régions du monde, les émissions polluantes étant variables au sein de ces zones. C’est ainsi que l’espérance de vie recule de :

•  4 ans en Asie de l’Est ;
•  3,1 ans en Afrique ;
•  2,2 ans en Europe ;
•  1,4 an en Amérique du Nord.

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