Les sujets asymptomatiques ont été particulièrement problématiques durant la pandémie de Covid-19. En effet, ils ne présentent aucun signe caractéristique de la maladie. Pourtant, ces personnes participent à la propagation du virus. Une équipe du MIT a ainsi décidé de se concentrer sur des biomarqueurs spécifiques pour détecter la présence du Sars-CoV-2, même sans symptôme. De nombreuses personnes prennent des précautions face à un proche ou à un collègue présentant des symptômes grippaux (toux, nez bouché, etc.). Ces mesures permettent d’éviter la contamination et d’avoir à solliciter inutilement son contrat de mutuelle santé. La grippe comme le rhume entraîne parfois des changements perceptibles dans la voix des malades. Partant de ce principe, des chercheurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology) ont analysé les éventuelles modifications de la voix chez les sujets infectés par le Covid-19. Ils ont recherché jusqu’à la moindre variation, même celle qui est inaudible pour l’oreille humaine. Les premiers résultats de leurs travaux sont réellement prometteurs, selon les spécialistes. Vers un dépistage précoce par la voix Les chercheurs du MIT envisagent à terme d’intégrer leur système de dépistage vocal du Covid-19 dans des applications mobiles, telles que VoiceUp. Cette dernière semble d’ailleurs être la candidate idéale pour ce projet. À l’origine, cet outil a été développé au sein du McGovern Institute for Brain Research en vue d’analyser la corrélation entre la dépression et la voix d’une personne. Une fois intégré dans une application, le système créé par le MIT permettra d’effectuer des dépistages précoces de la maladie, bien avant l’apparition des symptômes. Il s’agit également d’un test prometteur pour détecter les sujets asymptomatiques. L’application de cette technique peut même être étendue bien au-delà du simple dépistage. Selon le Pr Jeffrey Palmer, directeur de la recherche, relayé par Santé Magazine : Même après un diagnostic, cette capacité de détection pourrait aider les médecins à surveiller à distance les progrès de leurs patients ou à surveiller les effets d'un vaccin ou d'un traitement médicamenteux. Pr Jeffrey Palmer Toutefois, les chercheurs américains doivent encore surmonter des difficultés non négligeables, comme les facteurs de confusion liés à l’environnement, à l’émotion… En effet, ces paramètres peuvent également entraîner des changements dans la voix d’une personne. Une modification de la voix très subtile Les difficultés respiratoires font partie des symptômes caractéristiques du Covid-19. Le phénomène est essentiellement dû à une inflammation du système respiratoire. Selon les scientifiques, ce problème affecte également l’intensité de l’expiration d’air en parlant. Comme l’a expliqué le groupe de chercheurs américains : Cet air interagit avec d'autres muscles potentiellement enflammés lors de son voyage vers la production de la parole. Ces interactions ont un impact sur le volume, la hauteur, la stabilité et la résonance de la voix. Dans le cadre de leur étude, les membres du laboratoire Lincoln du MIT ont analysé des vidéos d’interview de 5 personnalités publiques testées positives au Covid-19, mais n’ayant présenté aucun symptôme. Les chercheurs ont ensuite comparé la qualité de leur voix après la confirmation de l’infection avec des entretiens enregistrés bien avant la pandémie. Pour ce faire, ils se sont servis d’algorithmes spécifiques. Grâce à cette méthode, les scientifiques ont réussi à dégager les caractéristiques propres au signal vocal de chaque sujet, avant et après l’infection. Ils ont ainsi découvert une altération de la complexité de la qualité vocale des personnalités observées entre les deux interviews. Des recherches supplémentaires devront encore être menées à l’avenir pour approfondir ce phénomène.