Une étude réalisée par des chercheurs britanniques, mandatée par la Fédération anglaise de soccer, vient de mettre en relief un éventuel lien entre ce sport et les risques d’être touchés par des maladies neurodégénératives. Elle souligne ainsi que les footballeurs professionnels s’exposent davantage à ce type de pathologie que le reste de la population. Le point sur ce sujet. La pratique du soccer peut-elle être à l’origine de maladies neurodégénératives ? Des chercheurs britanniques, de l’Université de Glasgow, ont tenté de répondre à cette question en analysant les causes de décès de milliers de joueurs professionnels. Les données obtenues à l’issue de cette analyse ont ensuite été confrontées à celles de la population en général. Les résultats montrent que les maladies neurodégénératives se rencontrent plus fréquemment chez les joueurs de soccer. Greg Clark, le président de la Fédération anglaise de soccer, fait néanmoins appel à une certaine prudence quant à l’interprétation des résultats. Un lien qui reste encore à établir Cette étude, intitulée « Influence du football sur la santé tout au long de la vie et sur le risque de démence », a été menée sur 7 676 joueurs de soccer professionnels d’origine écossaise. Les données réunies ont ensuite été confrontées à celles recueillies auprès de 23 000 individus qui ne pratiquent pas ce sport. Après analyse, les chercheurs ont relevé un taux de démence trois fois et demie plus élevé chez les footballeurs professionnels. La Fédération anglaise de soccer attire néanmoins l’attention sur le manque de précision des informations relatées dans cette étude. ImportantEn effet, elle ne fait pas état de liens entre le mode de vie ou le style de jeu des joueurs et le développement des maladies neurodégénératives. Plusieurs questions n’ont donc pas trouvé leurs réponses dans cette analyse. Néanmoins, elle constitue déjà une véritable avancée pour appréhender les risques auxquels les joueurs s’exposent. Un risque moins élevé pour les maladies communes La maladie de Parkinson et l’Alzheimer font notamment partie des pathologies neurodégénératives constatées chez les joueurs de soccer professionnels observés dans cette étude. Ceux qui en souffrent peuvent-ils compter sur la mutuelle obligatoire souscrite par le club employeur ? Une telle prise en charge paraît indispensable, car d’après celui qui a dirigé l’étude, le professeur Willie Stewart : le risque de développer la maladie de Parkinson est deux fois plus fort chez les joueurs de soccer professionnels ; il est quatre fois plus élevé pour une pathologie neuromotrice ; il est cinq fois plus important pour l’Alzheimer. Les footballeurs professionnels présentent en revanche moins de risque de souffrir de maladies communes telles que le cancer. ImportantCette étude soulève ainsi de nombreuses questions concernant les dangers potentiels de la pratique du soccer. Mais en dépit des facteurs de risques identifiés, sur lesquels il est nécessaire d’agir afin de limiter l’apparition de maladies neurodégénératives, il ne faut pas négliger les bienfaits procurés par cette discipline.