Une bactérie capable de résister à n’importe quel type d’antibiotique vendu en pharmacie. Telle est la mauvaise nouvelle propagée par des chercheurs et qui devrait actuellement inquiéter les professionnels de santé, notamment en milieu hospitalier. Son nom ? Klebsiella pneumoniae. L’OMS en fait un problème de santé publique, d’autant plus que la bactérie prolifère à l’échelle internationale. En 2015, une bactérie qui ne faiblit pas malgré l’administration d’antimicrobiens a ôté la vie à plus de 2 000 patients sur le Vieux Continent, d’après une étude. Des chercheurs souhaitent que des dispositions soient prises pour y remédier, d’autant que la Klebsiella pneumoniae continue de se répandre. Si cet agent pathogène peut siéger dans les intestins sans impacter le système immunitaire, sa présence dans l’organisme devient problématique dès lors qu’il s’infiltre dans les voies respiratoires ou dans le sang. En effet, l’infection qui en résulte est mortelle en l’absence de traitement adapté, notamment pour les seniors et les enfants. Une surveillance des cas d’infection dans les hôpitaux à l’échelle internationale ? Après s’être rendus dans 32 pays d’Europe et avoir visité 244 établissements hospitaliers, des chercheurs ont pu déterminer le mode de transmission de la bactérie. 1 700 génomes ont été étudiés. Le journal anglais The Telegraph a obtenu une réponse de la part d’une chercheuse postdoctorale nommée Sophia David : Nous avons constaté que ces bactéries hautement résistantes se propagent principalement entre des patients traités dans le même hôpital ou dans des hôpitaux proches les uns des autres. Sophia David Cette scientifique qui travaille au Centre de surveillance des agents pathogènes génomiques espère que des solutions seront trouvées pour freiner la propagation des souches résistantes. D’ici là, elle recommande fortement la surveillance des infections dans les hôpitaux. En tout cas, la bactérie en question fait déjà l’objet d’un contrôle poussé sur le territoire français. 341 à 2 094 décès entre 2007 et 2015 sur le continent européen Chez plus de 50 % des patients observés dans certains pays, les antibiotiques naturels ne font aucun effet. De telles résistances ont été aperçues aux quatre coins du monde dès le début des années 2000. Les auteurs de la recherche qui a été publiée le 29 juillet dernier pensent que ce phénomène est le résultat d’une dépendance accrue aux antimicrobiens. La mutuelle obligatoire tiendra-t-elle compte de ce détail lors du remboursement de certains médicaments ? L’étude, dont les résultats ont été communiqués dans la revue Nature Microbiology, révèle que le nombre de décès a été multiplié par six en l’espace d’une décennie environ. L’OMS a ainsi catégorisé la bactérie Klebsiella pneumoniae comme étant multirésistante. Les prévisions de la Commission européenne pour 2050 affichent 392 000 décès potentiels.