L'UFC-Que Choisir a mené un sondage auprès de 2 770 médecins généralistes exerçant dans l’Hexagone. Il en ressort qu’une grande partie d’entre eux refusent d’accueillir de nouveaux malades. Des disparités sont toutefois observées en tenant compte des différents départements et de la densité de cette population de professionnels dans les villes. Le gouvernement souhaite combattre les inégalités d’accès aux traitements médicaux en France. Le projet de loi santé porté par la ministre de la Santé et examiné au Parlement au mois de juin dernier tient compte de cet objectif. Pour atteindre ce dernier, il est nécessaire de lutter contre la pénurie de médecins. Il s’agit en effet d’un problème qui touche de plus en plus de territoires. Est-ce la raison pour laquelle près d’un médecin généraliste sur deux interrogé par l’UFC-Que Choisir se déclare surchargé ? La situation est telle que ces professionnels de santé préfèrent se concentrer sur les patients qu’ils traitent déjà. Les zones géographiques influent sur le taux de refus D’après l’étude réalisée par l’association défendant les intérêts des consommateurs, nombre de médecins généralistes en France estiment prendre en charge beaucoup trop de patients. Ils se voient alors obligés de refuser les nouvelles demandes de consultation. Cela dit, l’enquête révèle que le taux de refus varie en fonction des départements. Par exemple, il s’établit respectivement à 86 % et à 78 % en Seine-et-Marne et en Charente. Pourtant, dans les Pyrénées-Atlantiques, le Bas-Rhin ou encore la Meurthe-et-Moselle, il ne dépasse pas 20 %. L’UFC-Que Choisir indique que le taux de refus s’avère plus important dans les régions où le nombre de médecins généralistes par habitant est particulièrement faible. Dans les villes moyennes dans lesquelles ces professionnels de santé sont un peu plus nombreux, mais toujours insuffisants, les malades sont moins laissés livrés à eux-mêmes. Les patients résidant dans les grandes villes les plus touchés En se référant aux analyses de l’UFC-Que Choisir, les territoires les plus habités enregistrent les taux de refus les plus significatifs. Par exemple, dans les villes qui recensent 10 000 à 100 000 habitants, le taux de refus s’élève à 52 %. À titre de comparaison, il est de 33 % dans les communes qui en regroupent moins de 3 000. Cette tendance impacte-t-elle le chiffre d’affaires des mutuelles et des compagnies d’assurance ? En entrant dans les détails de l’étude, seulement 9 % des médecins généralistes ont déclaré vouloir s’entretenir une fois avec un patient en demande de consultation avant de prendre une décision. Quant à 44 % des professionnels interrogés, ils ont émis un refus catégorique pour ce qui est de soigner de nouveaux malades. Les principales causes de refus sont : la surcharge de travail (71 % des sondés) ; le prochain départ à la retraite (14 % des répondants).