À l’instar des métropoles françaises, une crise du logement est redoutée à Lyon, notamment à cause de l’envolée des loyers. Pour pallier ce problème, un dispositif d’encadrement va être imposé à la ville. Toutefois, les professionnels du secteur doutent de l’efficacité de cette mesure, soulignant qu’elle n’avait pas fait ses preuves à Paris. Ces dernières années, les loyers sont en hausse dans les métropoles françaises, une augmentation qui touche plus particulièrement les studios et les appartements moins spacieux. Pour enrayer cette tendance, les élus locaux ont mis en place un dispositif d’encadrement des loyers. Une réforme déjà appliquée à Paris ou encore à Lille, et c’est maintenant le tour de Lyon. En effet, Bruno Bernard, président du conseil de la métropole, a été autorisé à transmettre cette requête à l’État. Cet encadrement, en adéquation avec l’assurance habitation locataire, s’étendra vers les logements vides et meublés, la mesure semble d’autant plus urgente si l’on en croit les données transmises par PriceHubble, spécialiste de la data immobilière. Une dynamique inhabituelle Les loyers dans les métropoles françaises sont en train de flamber, et la ville de Lyon et sa voisine Villeurbanne n’échappent pas à la règle. De plus d’après les statistiques de PriceHubble, on y observe une dynamique particulière. En règle générale, les logements spacieux (de type T3 et t4) sont moins sujets à une augmentation des loyers, ce sont les plus petites habitations (les studios et les deux-pièces) qui affichent plus cette tendance. Mais à Lyon c’est tout l’inverse. En effet, ces deux dernières années les loyers des studios et des deux-pièces ont grimpé entre 6 % et 9 %, quand cette hausse est entre 10 % et 12 % pour les T3 et T4. Toutefois, à Villeurbanne la règle est respectée, suggérant qu’un encadrement de loyers n’est pas nécessaire. À Cyril Imsissen, vice-président de GIE Orpi Lyon de commenter que : Nous observons sur le terrain que les biens actuellement sur le marché font l’objet de très peu de réévaluations de loyer d’une année sur l’autre. Cyril Imsissen, En revanche, la dynamique du marché immobilier locatif est inquiétante dans la ville lyonnaise où les loyers accusent une forte augmentation, et ce, quelle que soit la typologie du logement. Une mesure efficace ? La hausse des loyers à Lyon laisse sous-entendre qu’un encadrement doit y être imposé. Toujours faut-il que ce dispositif fonctionne. Il a été mis en place à Paris il y a un plus d’un an, et pour le moment on ne constate aucun résultat probant. Certes, les loyers ont baissé au second semestre 2019, mais ils ont rapidement augmenté au mois de janvier dernier. Le bilan sera peut-être différent à Lyon, mais certains professionnels du secteur restent sceptiques. C’est notamment le cas Cyril Imsissen qui estime que cette mesure n’aura pas l’effet escompté, car l’encadrement impose un loyer maximum applicable en se basant sur le loyer médian. Le vice-président de GIE Orpi Lyon déclare ainsi que : Les propriétaires pratiquant actuellement des prix modérés souhaiteront s’aligner sur le prix médian au risque d’augmenter leur loyer. Cyril Imsissen, Les experts de l’immobilier soutiennent donc que ce dispositif n’est pas la solution à l’envolée des loyers, mais qu’il faudrait plutôt construire davantage de logements. Cependant, cette alternative va à l’encontre de la politique verte récemment en vigueur dans les métropoles françaises.