Le marché locatif est particulièrement tendu à Paris, surtout durant la rentrée universitaire. Selon les professionnels du secteur, la grande majorité des demandes (80 %) se focalise sur 20 % des logements disponibles. Les étudiants recherchent généralement des studios et éventuellement des deux pièces. En tout cas, l’offre n’arrive pas à suivre, rendant ainsi la compétition particulièrement rude. La rentrée universitaire est un moment clé pour les bailleurs et les distributeurs d’assurance logement étudiant. En effet, le nombre de locataires potentiels augmente significativement durant cette période. Les étudiants ayant tendance à rechercher le même type de bien, le segment des studios et des petites surfaces se retrouve particulièrement sous tension. Selon Louer Agile, une location à Paris a reçu en moyenne 6,5 demandes en août dernier. La plateforme se spécialise dans l’agrégation de petites annonces locatives. Elle permet donc d’avoir un aperçu en temps réel des tendances dans le secteur. Comment s’est déroulée la recherche de logement pour les étudiants dans le cadre de la rentrée 2020 ? Une tension apaisée par la crise sanitaire ? D’après certains professionnels, la pandémie de Covid-19 a contribué à relâcher la tension sur le marché de la location. Le directeur général adjoint de Lodgis, Alexis Alban, estime notamment que les offres ont triplé par rapport à l’année dernière. Selon le dirigeant, ce phénomène s’explique en partie par les logements libérés par les étudiants durant le confinement. Par ailleurs, les bailleurs habitués aux locations saisonnières et aux offres de type Airbnb ont décidé de rejoindre le marché locatif traditionnel par précaution. Cependant, cette idée ne fait pas l’unanimité dans le secteur. Le réseau Laforêt, par exemple, a constaté un recul de l’offre de 6 % en août dernier et une hausse de 14 % de la demande. Selon son dirigeant Yann Jehanno : Les étudiants de plusieurs filières ont su plus tôt s'ils avaient obtenu leur baccalauréat et ceux qui avaient rendu leurs logements durant le confinement sont arrivés sur le marché de la location avec un mois d'avance. En parallèle, certains candidats à l'acquisition se sont rabattus sur le parc locatif. Yann Jehanno En raison de ces différents facteurs, la tension a sensiblement augmenté sur le marché locatif, d’après le réseau immobilier. Une compétition dépendant du type de logement En général, les étudiants concentrent leur recherche sur les studios. Pour un bien de ce type, 8,9 demandes ont été enregistrées dans l’agglomération parisienne. Pour leur part, un deux pièces et un trois pièces comptent respectivement 7,3 et 6,9 demandes. À partir de quatre pièces, le nombre de demandes baisse jusqu’à 1,2 par logement. La tension apparente vient ainsi de l’engouement des étudiants pour les petites surfaces. Comme l’a expliqué le directeur général adjoint de Lodgis : Il n'y a pas un problème de tension offre/demande. Mais plutôt une tension sur le fait que tout le monde veut le même appartement au même moment. De nombreux jeunes ont d’ailleurs découvert ce phénomène à leurs dépens à l’approche de la rentrée. En effet, la liste d’attente s’est allongée dans certains immeubles en août dernier. Après avoir renoncé aux sites de petites annonces, certains étudiants ont fini par se résoudre à mobiliser leurs contacts. Selon les professionnels, trois arrondissements se démarquent dans la capitale, notamment le IXème, le XIème et le XIIème. Chacun recense 9,4 à 11,8 demandes pour un bien. Le chiffre passe même à 14,4 pour les studios et les deux pièces dans le XIIème arrondissement.