L’année dernière a été marquée par le manque de dynamisme du marché de l’immobilier français. Une situation, confirmée par les chiffres de la FPI (Fédération des promoteurs immobiliers), et qui serait principalement due à la difficulté à lancer des projets. Ce qui ne devrait pas être pour autant considéré comme une fatalité puisque de grands promoteurs arrivent à nager à contre-courant. Avec des ventes en berne, à -3% en 2019, la morosité de la promotion immobilière est on ne peut plus confirmée. Il faut pourtant savoir que c’est ce secteur qui permet aux chantiers d’être mis sur pieds. Et là, il ne s’agit pas d’un recul de la demande, mais plutôt de la difficulté des professionnels à lancer des projets. Une problématique qui trouverait son origine dans les difficultés à obtenir des permis de construire. Un contexte qui est loin de refroidir les géants français de l’immobilier. En effet, bon nombre d’entre eux affichent des indicateurs en vert, notamment Altarea, Nexity, Unibail-Rodamco-Westfield (URW) et Icade. Et force est d’admettre que c’est leur politique stratégique qui a joué un rôle important dans leur réussite. Altarea mise sur les commerces Non seulement 2019 a été une année de hausse pour le coût d’assurance habitation, mais il n’a pas été non plus tendre pour le marché de l’immobilier. Notamment, en ce qui concerne la cession de logement neuf et la tendance des commerces en général. Au grand dam des promoteurs, leurs ventes ont reculé de 3% environ. Les preuves s’accumulent d’ailleurs démontrant les nombreuses difficultés auxquelles le secteur doit se confronter. Il s’avère toutefois que le nombre des demandes est loin de baisser. Par contre, il est de plus en plus difficile aujourd’hui de lancer des projets. C’est du moins ce qu’ont déploré les professionnels du secteur. En cause : l’approche des élections municipales qui influence la décision des élus publics dans l’octroi de permis de construire. Pourtant, Altarea remporte haut la main la bataille (+3%) en promouvant sa technique de prévoyance en matière de gestion de projets. Ce premier développeur immobilier de l’Hexagone a, de ce fait, réussi à contourner les divers obstacles au moment de la signature des permis. L’autre particularité de la société étant de miser davantage sur la transaction de bâtiments à des fins commerciales. À savoir pourtant que les centres commerciaux subissent encore à ce jour les impacts de l’essor de l’e-commerce ainsi que de la revendication populaire des Gilets Jaunes pour n’enregistrer qu’un infime rebond de ton taux de fréquentation, de 0,3%. À savoir, les chiffres d'Altarea sont des plus prometteurs (+3,4%). Leurs originalités semblent réussir aux grands groupes Si les géants français sont arrivés à résister aux difficultés du secteur l’an dernier, c’est certainement grâce à leurs choix stratégiques. Nexity se trouve d’ailleurs au premier rang en recensant une croissance de plus de 10% sur les réservations de logements. Son succès, il le doit, entre autres, à l’exploitation des résidences pour étudiants et pour personnes âgées. Un procédé dont se targue son directeur général, Jean-Philippe Ruggieri, bien que le groupe essuie en contrepartie une nette régression de son bénéfice en raison d’une possibilité de longue vacance dans certaines de ses habitations. D’après lui : Ce sont de nouveaux marchés qu'on a ouverts […] On est seuls (...) au début. S’ensuit URW en bénéficiant d'une hausse notable de sa fréquentation, à raison de 4,6% en France. À l’instar de Klépierre, l’établissement se focalise sur des grands centres commerciaux dont il dispose d’une centaine. Enfin, Icade, avec une hausse de 2,6% sur ses réservations de logement, se tourne vers de grands investisseurs pour compenser le repli de ses réalisations dédiées aux particuliers. Cette stratégie lui permet de réussir des opérations massives, appelées communément "en bloc".. Une solution qui lui a d’ailleurs sauvé d’un possible déclin de ses réservations l’an dernier, a en croire les affirmations de sa directrice financière, Victoire Aubry.