En termes de densité de population, de fortes disparités existent entre les grandes agglomérations et les autres cités. De nombreuses études, y compris les statistiques de l’Insee, confirment ce constat posé par Alain Tourdjman. Ce dernier dirige les études et prospectives au sein du deuxième groupe bancaire sur le territoire français qu’est BPCE. Alors que le prix des appartements et des résidences tend à augmenter dans les grandes villes comme Paris ou Lyon, elles restent prisées par les Français au détriment des zones les moins habitées. L’écart observé entre les régions les plus dynamiques et celles qui se caractérisent par des vacances se creusent au fil des années. Les politiques gouvernementales portant sur le logement contribueraient fortement à ce déséquilibre. Toujours est-il que les aides étatiques y afférentes concernent surtout les secteurs déjà tendus, dont les côtes méditerranéennes. L’économiste Alain Tourdjman propose des solutions à ce problème d’ordre démographique, mais pas seulement. La politique du logement en faveur des régions affichant une certaine dynamique à revoir ? Faut-il réorienter la politique de logement, à l’exemple du dispositif Denormandie ? Parmi les projets pouvant accentuer le gap entre appartements individuels des quartiers peu denses et logements collectifs des régions particulièrement peuplées compte le projet de loi Énergie et Climat. Les tarifs sont relativement moins chers dans le second cas, ce qui pourrait encourager les occupants à les préférer aux habitations individuelles, alors qu’elles peinent à trouver preneurs. Outre, la révision d’une telle politique, Alain Tourdjman recommande de restructurer ce qui a déjà été érigé, plutôt que de se concentrer uniquement sur les projets de construction. D’ailleurs, près de 50 % des maisons en France affichent une faible performance énergétique, d’autant plus que 15 millions d’habitations sont estampillées E, F ou G sur les 34 millions de logements relevés. De plus, seuls 25 % des chantiers portant sur des travaux de rénovation effectués entre 2014 et 2016 ont conduit à une élévation de la classe énergétique. Les prix dans l’immobilier témoignent des tendances quant aux mobilités résidentielles Alors que les mutations économiques constituent un accélérateur du dynamisme démographique dans les régions tendues, les aides publiques permettant d’acquérir plus facilement un logement accentuent le mouvement. Il s’agit par exemple du prêt à taux zéro (PTZ) ou l’aide personnalisée au logement (APL). S’agissant de la promotion immobilière, la région francilienne s’est taillé une part de 15 à 31 % en l’espace de 15 ans. Or, la flambée des prix (hormis l’assurance habitation) ne concerne que quelques grandes agglomérations. D’après un expert en estimation immobilière, la moyenne nationale s’élève à 10,4 % quand les tarifs afférents au secteur parisien ont progressé de 54,6 % en une décennie. En zone rurale, les prix ont régressé de 3,4 % selon toujours le professionnel du secteur. En dépit de la baisse des prix, l’exode vers les grandes villes, qui assistent à un phénomène de « métropolisation », reste d’actualité.