L’Observatoire Crédit Logement/CSA vient de publier ses chiffres pour le dernier trimestre 2021. Ceux-ci montrent une stabilité du taux d’intérêt moyen des prêts immobiliers à 1,05 %, un niveau inchangé ou presque depuis le mois d’avril. Sur toutes les durées, les taux se situent nettement en dessous de l’inflation, un phénomène inédit depuis les années 60. Il permet aux banques d’accorder du crédit pas cher et de soutenir la demande. Hausse de la durée des prêts et du coût relatif des achats immobiliers Même au lendemain du premier choc pétrolier, avec une inflation à 14,2 %, les taux étaient plus élevés. Aujourd’hui, pourtant, ils sont nettement inférieurs à une inflation de 1,6 % pour l’année 2021 en France. Important Les contrats les plus longs (20 ans et plus) ont enregistré les baisses de taux les plus marquées, l’objectif étant de préserver l’accès à l’emprunt bancaire des ménages ayant peu d’apport personnel. En parallèle, La durée des financements accordés a grimpé à 237 mois au dernier trimestre 2021, selon l’Observatoire. En comparaison avec la même période deux ans plus tôt, avant la pandémie, cette durée s’est allongée de 9 mois. Il s’agit d’un record puisqu’en 2001, les crédits à l’habitat se remboursaient en 163 mois (13,6 ans), contre 234 mois (19,5 ans) sur l’ensemble de l’année dernière. C’est un moyen pour les banques de compenser l’envolée des prix de la pierre et de respecter les exigences du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF), qui plafonne le taux d’endettement à 35 %. Le budget requis pour financer une telle transaction s’affiche en hausse en 2020 (+ 4,2 %) et en 2021 (+ 4,4 %). Or, en parallèle, le rythme de progression des revenus des Français a été quatre fois moins élevé. En conséquence, au 4e trimestre 2021, l’acquisition d’un logement coûtait l’équivalent de 4,7 années de revenus pour les ménages. Sur les 12 mois de l’année, ce coût relatif correspond à 4,4 années de revenus. Volume de prêts en repli, mais montant en hausse Important Après un net rebond au printemps à la suite du ralentissement observé au premier trimestre, l’activité s’est calmée durant l’été. Si elle a repris durant l’automne, les conditions d’accès se sont durcies avec l’application des recommandations du HCSF. En conséquence, le nombre de crédits logement octroyés par les banques a reculé de 5,9 % sur un an au cours de la deuxième moitié de 2021. En revanche, leur montant moyen a augmenté de 2,7 % l’an dernier, tiré par la flambée des prix, et ce en dépit de la nette progression du niveau d’apport personnel. Résultat, la production totale reste élevée. Les taux d’intérêt toujours très faibles (la moyenne pour 2021 s’élevait 2,1 %) expliquent le dynamisme du marché et le gain de capacité d’achat des ménages. De plus, en recourant à un comparateur d’assurance, les emprunteurs peuvent encore réduire leur coût total du financement. En effet, en 2 ans, les candidats à l’accession ont vu la surface finançable croître de 2,1 m² à l’échelle nationale, avec des disparités importantes. Dans les villes les plus prisées par les acheteurs après les confinements (Angers, Brest, Orléans ou Mulhouse), la hausse des prix des logements a accéléré (+ 18,8 %), réduisant la surface achetable. À l’inverse, une amélioration est constatée dans les villes où les candidats plus modestes ont été exclus du marché (Annecy, Lyon) ou qui ont connu des augmentations de prix plus modérées (Le Mans, Perpignan).