Un courrier a été récemment envoyé à la Commission européenne. Les auteurs demandent de nouvelles réglementations plus strictes. Ils souhaitent que l’Europe investisse davantage dans les infrastructures de recharge pour véhicules électriques. Le document est signé par l’ONG Transport et Environnement, l’association des constructeurs automobiles et le représentant des consommateurs à Bruxelles. Les voitures électriques connaissent une nette progression en Europe. L’année dernière, dans un contexte épidémique, elles représentaient 10 % des ventes de véhicules neufs. Mais il resterait un obstacle majeur : les infrastructures. Selon la lettre adressée à la Commission européenne, il en manque énormément. Elle est signée par l’association des constructeurs automobiles européens, l’ONG Transport et Environnement et le Bureau européen des unions de consommations à Bruxelles (BEUC). Ils exigent ainsi une réglementation en vue d’accélérer l’électrification des transports. Pour rappel, au niveau des assureurs, des avancées ont été réalisées. Les conducteurs peuvent d’ailleurs utiliser un comparateur assurance auto pour trouver une couverture adaptée. Autant de bornes de recharge que de stations-service 225 000, c’est le nombre de bornes de recharge installées actuellement en Europe, d’après l’Observatoire européen des carburants alternatifs (EAFO). Mais certains pays accusent un retard, comparés aux autres. Deux tiers des infrastructures sont concentrés aux Pays-Bas, en France et en Allemagne. Ces pays détiennent respectivement 63 000, 43 000 et 42 000 bornes de recharge. D’ailleurs, l’étude n’a pas approfondi sur l’état de ces installations. Selon l’Association française pour l’itinérance de la recharge électrique des véhicules, une borne sur quatre n’est pas fonctionnelle. Ce constat fait suite à une observation menée en octobre 2020. Pour les signataires de ce courrier, l’électrification des transports représente une urgence. Le but est d’arriver aux objectifs climatiques et à une mobilité sans émission. Mais le manque d’infrastructures freine encore les consommateurs qui craignent probablement les pannes en cours de route. Monique Goyens, directrice générale du BEUC, indique : Il doit être aussi facile de recharger une voiture électrique que de faire le plein. Monique Goyens Un million de bornes d’ici 2024 Le courrier s’adresse à différents commissaires, dont le Green Deal, ceux en charge de l’Énergie, du Transport et du Marché intérieur. Les trois organisations dénoncent un marché qui n’arrive pas à combler les demandes et qui reste fragmenté. De plus, les approches contradictoires et les différences techniques handicapent certains pays. Ainsi, elles exigent une réglementation qui encourage l’installation de bornes de recharge en Europe. Le courrier met l’accent sur la nécessité d’un cadre réglementaire, plutôt qu’une directive. Il s’agirait de passer à 3 millions de bornes et 1 000 stations à hydrogène d’ici 2029. ImportantLe courrier recommande de définir des objectifs pour chaque pays. À titre d’exemple, en France, il est question de parvenir à 206 000 bornes en 2024 et 552 000 en 2029. Il n’avance cependant aucune suggestion quant au financement. Eurelectric (l’organisation professionnelle qui réunit les acteurs de l’électricité en Europe) et le cabinet Ernst & Young indiquent qu’il faudrait 80 milliards d’euros pour y parvenir.