Alors que le marché du neuf se trouve en proie à certaines difficultés, celui de la seconde main poursuit son essor. Dans l’Hexagone, ce dernier a totalisé plus de 2 millions d'immatriculations sur les quatre premiers mois de 2021. D’ici décembre prochain, ce volume pourrait s’envoler jusqu’à environ 6 millions d’unités. Ce qui constituerait un nouveau record. Comme le révèle Vincent Hancart, le directeur général d’AutoScout24 France, le marché de l’occasion récente récupère les invendus du neuf. Les acheteurs se tournent vers des véhicules beaucoup moins onéreux tout en demeurant de bonne qualité, explique-t-il. La raison ? Les experts évoquent entre autres la pénurie de puces électroniques qui a plombé l’industrie automobile. Ce qui a étendu les délais de livraison de plusieurs mois pour les modèles fraîchement construits. En parallèle, la désertion des transports en commun suite à la crise sanitaire a stimulé le regain d’intérêt de la voiture. En outre, la mise au point de la qualité des véhicules sur le long terme favorise aussi la croissance du marché. Surtout pour les modèles récents Comparée à 15 ou 20 ans auparavant, la revente de voitures après quelques années d’utilisation est devenue plus simple entre particuliers. Plus de 66 % des transactions entre janvier et avril 2021 ont été réalisées dans ce segment. À noter que dans cet intervalle, 2,1 millions d’unités ont été livrées dans l’Hexagone. Soit un progrès de 8,7 % par rapport à 2019, année d’avant la pandémie. Un chiffre important pour les mutuelles d’assurances auto d’occasion. Par ailleurs, la longévité des véhicules s’est aussi étirée. Ces phénomènes résultent du gain en finition et en fiabilité des modèles d’aujourd’hui. Enfin, l’offre des fabricants en matière de modes de financement a également poussé le marché. Les locations avec option d’achat (LOA) ou longue durée (LDD) attirent la majeure partie des consommateurs dans le neuf. Ce qui aura un impact sur l’activité des concessionnaires d’occasions récentes d’ici 3 ou 4 ans. À ces échéances, de nombreux véhicules tomberont en effet dans ce segment. D’après Vincent Hancart : Les occasions de 2 à 5 ans représentent le quart des transactions, c’est le segment qui progresse le plus vite. Vincent Hancart Perte d’intérêt sur le neuf Et depuis quelques années, de plus en plus de consommateurs tricolores se tournent vers la seconde main. Un constat fait par Olivier Flavier, le DG de l’Argus à partir des données disponibles auprès de différents opérateurs. D’après lui, la société mère de son entreprise, Leboncoin, recense plus de 900 000 annonces sur son site. Publiées par des professionnels ou des particuliers, elles sont en hausse de 8 % comparées à 2018. À l’égard du marché de la seconde main en général, le dirigeant s’attend à battre le record enregistré en 2019. Un exercice où les professionnels ont vendu 5,7 millions de véhicules. Pour l’année 2021, Olivier Flavier annonce : On est partis pour atteindre les 6 millions d’immatriculations […]. Olivier Flavier À titre indicatif, le marché du neuf connaît pour sa part un retrait de 25 % en matière de volumes. Entre janvier et avril 2021, ces derniers accusent une chute de -300 %.