La hausse des prix à la pompe est un sujet particulièrement sensible en France. Il s’agit d’ailleurs de l’un des éléments déclencheurs du mouvement des Gilets jaunes. Ainsi, les observateurs s’inquiètent face à l’augmentation récente du prix du gasoil. De plus, la voiture est souvent indispensable pour les personnes vivant en dehors des grandes villes. Selon les spécialistes, la France compte actuellement 590 voitures pour 1 000 habitants. Les conducteurs dépensent plus en carburant qu’en entretien ou en assurance auto. De ce fait, la hausse des tarifs à la pompe constitue une préoccupation majeure pour une grande partie de la population. D’ailleurs, pour de nombreux ménages, la voiture s’impose souvent comme le premier poste de dépenses après le logement. Les fluctuations de prix dans le domaine ont de ce fait un impact significatif sur le quotidien des consommateurs, surtout s’ils ne peuvent pas se passer de leur véhicule. Il faut dire que ce moyen de transport est encore incontournable pour la majorité des Français. Fracture entre les grandes agglomérations et les autres communes Récemment, Flavien Neuvy est intervenu dans l’émission le Grand Matin. Ce directeur d’un observatoire spécialiste du crédit consommation estime que la voiture est désormais devenue la manifestation d’un clivage plus important et profond existant dans l’Hexagone. En effet, le débat autour de la voiture se base en définitive sur l’incompréhension historique entre les grandes agglomérations, les petites communes et les campagnes. De plus, chacun tend à camper sur sa position en tenant seulement compte d’une partie de la problématique. D’ailleurs, cette situation est parfaitement résumée par la notion de « deux France qui ne se comprennent pas » évoquée au cours de l’entretien. Selon Flavien Neuvy : D’un côté, on voit la voiture en fonction des inconvénients, comme la pollution, la congestion urbaine. De l’autre, on la voit comme une liberté, la possibilité de pouvoir vivre, tout simplement. Selon Flavien Neuvy Ainsi, les mobilités alternatives comme la marche, le vélo, etc., ne seront pas perçues de la même manière dans ces deux contextes. Cela dit, certains automobilistes ont trouvé d’autres moyens de réduire les dépenses, notamment en se tournant vers le marché de l’occasion ou en roulant moins vite. Les lacunes du réseau de transports en commun en cause D’après des statistiques publiées début décembre dernier, 67 % des automobilistes des métropoles ont renoncé à leur véhicule pour certains de leurs déplacements. Seuls 32 % des conducteurs dans les petites villes ont eu la possibilité de le faire, en dépit de la hausse des prix des carburants. Cet écart s’explique entre autres par le manque de transports collectifs au niveau des petites communes et des zones rurales. Dans ce cas, la voiture s’impose comme la meilleure solution pour couvrir les déplacements au quotidien. Logiquement, les habitants de ces territoires sont les premières victimes de la tendance à la hausse des prix à la pompe. Sans compter que leur pouvoir d’achat est plus faible par rapport celui des résidents des grandes villes. Selon une récente étude, la majorité des Français (80 % précisément) sont très attachés à leur véhicule. Mais à cause de l’augmentation des dépenses en la matière, de plus en plus de consommateurs limitent leurs déplacements, faute d’alternative. Cependant, tous les Français ne peuvent pas se permettre d’abandonner leur voiture, en raison de leur métier, de la distance domicile-travail…