Si l’épidémie de Covid-19 affecte de nombreux secteurs, l’industrie automobile est certainement l’un de ceux qui en ont été les plus impactés. En effet, les usines des constructeurs ferment les unes après les autres. En France, les acteurs du secteur demandent à ce qu’un plan soit établi pour relancer la filière. L’urgence sanitaire mondiale se répercute négativement sur le secteur automobile. En effet, maints constructeurs (français comme étrangers) ont dû suspendre leurs activités au sein de plusieurs usines. Les secteurs d’activité connexes comme l’assurance auto sont logiquement affectés par cette situation. Il en va de même pour le covoiturage. Par exemple, BlaBlaCar a demandé à ses usagers de ne recourir à cette solution de déplacement qu’en cas d’extrême nécessité. Par ailleurs, la plateforme rappelle qu’il est indispensable de respecter les mesures édictées par le gouvernement, notamment rester chez soi autant que possible. Son CEO, Nicolas Brusson, souligne que l’annulation du déplacement est gratuite pour ceux qui doivent le faire. L’épidémie de coronavirus n’épargne pas les constructeurs étrangers Récemment, le patron de Volkswagen, Herbert Diess, a annoncé la fermeture de la plupart des usines du groupe allemand sur le Vieux Continent. La suspension d’activité doit s’étendre sur 2 à 3 semaines. Le groupe Daimler a également indiqué vouloir arrêter une grande partie de sa production en Europe pour 2 semaines au moins. Pour sa part, Porsche a décidé de stopper l’ensemble de sa production durant la même durée face à l’ampleur de l’épidémie. Par ailleurs, Ferrari prévoit de cesser sa production en Italie, dans les sites de Modène et de Maranello, entre autres pour ne pas faire courir de risque à ses employés. Cette mesure intervient peu de temps après que Lamborghini s’est également résolu à arrêter momentanément ses activités. De son côté, FCA a annoncé l'arrêt de la production dans la plupart de ses usines en Europe. L’Italie est notamment concernée par cette mesure, notamment les sites de Melfi, de Grugliasco et de Cassino. Fiat a aussi décidé de fermer son usine située à Kragujevac (Serbie) et celle de Tichy (Pologne) jusqu’à la fin de ce mois-ci. Ford ayant recensé plusieurs employés testés positifs au Covid-19 au sein de son site de production à Valence (Espagne), la marque y a suspendu les activités pour au moins 7 jours depuis le 16 mars dernier. En France, Toyota compte suspendre la production de la Yaris à Valenciennes. Une telle mesure risque de perturber la commercialisation de la nouvelle version de la citadine qui doit être lancée dès l’été prochain. Nissan vient étoffer la liste des constructeurs fermant des usines en Europe. Le constructeur nippon envisage notamment de mettre à l’arrêt son site de Sunderland (Angleterre). Qu’en est-il des industriels français ? Il y a peu, le groupe PSA a fermé ses sites de production dans l’Hexagone. Cette décision résulte des requêtes réitérées plusieurs fois par les organisations syndicales. Renault n’a pas attendu longtemps avant d’appliquer la même mesure. Pour la marque au losange, ce sont 12 sites implantés en France qui ont été fermés. Dans le détail, 18 000 employés ont été mis au chômage technique pour une durée indéterminée. En tout cas, le groupe prévoit de relancer la production dès que possible. Par ailleurs, il s’engage à prendre les mesures qui s’imposent afin de répondre à la demande des consommateurs. À l’étranger, Renault a décidé de suspendre son activité en Slovénie. Ses usines en Espagne ont également fermé. La durée de l'arrêt dépendra de la situation dans chaque pays. Afin de limiter les risques pour ses collaborateurs, le groupe a décidé de se mettre au télétravail. Le 13 mars dernier, il leur a envoyé un e-mail pour leur communiquer de nouvelles consignes. Concrètement, le constructeur encourage le travail à distance et le rend même obligatoire pour les employés fragiles. Les déplacements en France comme à l’étranger ont également été limités et ne surviennent désormais plus que lorsqu’il s’agit de garantir la continuité de la production du groupe. Pour sa part, Michelin a arrêté ses activités dans ses firmes localisées en France, en Italie et en Espagne. Au total, 21 sites du fabricant de pneumatiques sont concernés. 14 d’entre eux sont situés dans l’Hexagone et comptent près de 10 000 salariés. En tout cas, Michelin entend se conformer aux mesures de confinement qui ont été décrétées dans ces pays. Des conséquences plus générales Depuis le 16 mars dernier, il n’est pas possible de passer les examens (théorique et pratique) pour obtenir le permis de conduire. Les épreuves ont été ajournées. Cette disposition s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus. Le gouvernement a par communiqué ailleurs d’autres mesures à respecter absolument, notamment la fermeture des lieux qui accueillent du public et qui ne s’avèrent pas indispensables à la vie. Ne sont pas concernés par cette disposition les commerces d’aliments, les banques, les bureaux de presse et de tabac, les pharmacies et les stations-service. D’autre part, les Français ont été incités à limiter au maximum leurs déplacements et à appliquer des recommandations strictes s’ils doivent effectuer un trajet. La non-observation des règles établies est passible d’une amende de 38 euros. Les autorités prévoient d’ailleurs d’augmenter cette pénalité à 135 euros rapidement. Les contrôles seront assurés par plus de 100 000 agents des forces de l’ordre. Sytadin indique que les résultats des mesures de confinement sont tangibles. Le 17 mars dernier, le site d'informations routières n’a mesuré que 5 kilomètres de bouchons sur les routes en Île-de-France pendant la matinée. D’habitude, la moyenne s’établit entre 250 et 350 kilomètres durant cette partie de la journée. Enfin, les mesures pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 ont occasionné un fort ralentissement de l'économie. Les prix du pétrole (et logiquement ceux des carburants) affichent une baisse notable. Par exemple, en une semaine, le litre de gazole s’est effondré de 6 centimes.