Le 1er janvier 2019 entrera en vigueur le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu. Ce changement aura un impact sur le marché immobilier auquel peu de personnes pensent en réduisant les ressources utilisées comme base de calcul. En outre, le marché risque de subir les effets des réformes des aides à l’accession. Impact du prélèvement à la source sur les achats immobiliers Lors de l’analyse du dossier d’un souscripteur de crédit immobilier, les banques s’intéressent au montant des ressources de ce dernier, ainsi qu’à ses charges, lesquelles excluent jusqu’à présent la fiscalité. Mais avec le prélèvement à la source, les revenus pris en considération pour le calcul sont déjà réduits de l’impôt. Cela signifie une diminution du reste à vivre, indicateur pourtant essentiel dans la décision des banques d’accorder ou non le prêt. Le taux d’endettement du ménage risque en outre de dépasser le plafond autorisé de 33 %. Pour rappel, le montant de chaque échéance ne peut dépasser le tiers des revenus mensuels du candidat à l’accession à la propriété. Dans ce contexte, les établissements financiers pourraient considérer que la solvabilité de certains demandeurs est insuffisante et refuser d’accorder les fonds sollicités, affectant l’ensemble de la production de prêt immobilier. Pour éviter une telle situation, les banques doivent rapidement revoir leur grille d’évaluation. Autres facteurs de ralentissement de l’activité immobilière Outre ce problème de lecture des organismes prêteurs, les experts redoutent une autre conséquence de l’évolution des règles fiscales : le sentiment d’appauvrissement chez les contribuables, qui vont voir leur bulletin de paie et leur compte bancaire grevés d’environ 20 % de la somme habituelle. La réaction serait alors un renoncement à certaines dépenses, tendance qui va se ressentir sur la consommation et les investissements, notamment dans la pierre. Les professionnels de l’immobilier résidentiel se préparent d’ores et déjà à un ralentissement de leur activité en attendant que cette perception s’estompe. Il leur faut également compter avec la réforme des dispositifs publics d’aide aux futurs propriétaires. En effet, depuis le 1er janvier dernier, l’APL accession est supprimé, et les conditions d’éligibilité au prêt à taux zéro ont été durcies. La perte de pouvoir d’achat ainsi induite alors que les prix des biens ont explosé dans de nombreuses villes, combinée au prélèvement à la source, pourrait peser lourdement sur le bilan 2019 en termes d’acquisition de logements neufs et anciens.