Selon les informations communiquées par l'Observatoire Crédit Logement/CSA, le marché du prêt immobilier commence à s’essouffler : avec les conditions de financement qui ne s’améliorent plus, la hausse des prix des logements affecte la capacité des ménages à financer leurs projets d’acquisition immobilière. En septembre, la production de prêts immobiliers était en hausse de 15,3% sur un an, et le nombre de prêts accordés a augmenté de 9,1 %. S’agissant principalement d’un effet de base, cette dynamique indique en réalité un essoufflement de la demande. Le marché du crédit immobilier s’essouffle Par rapport à l’année passée, le montant des prêts accordés (hors rachats) sur les trois derniers mois s’est stabilisé (-0,2%). Le nombre de prêts accordés affiche un recul de plus de 6%. Pour Michel Mouillart, de la direction scientifique de l'Observatoire, Nous atterrissons en douceur. Michel Mouillart. Et ce, bien que les conditions de crédit demeurent très bonnes : en septembre, le taux du prêt immobilier, hors coût des sûretés et hors assurance, se stabilise autour de 1,56%. Certes, le coût des crédits est légèrement reparti à la hausse depuis le début de l’année, mais au-delà des fluctuations qui se constatent d'un mois sur l'autre, les taux des crédits immobiliers aux particuliers sont stables depuis près de six mois Pour financer leurs projets d’acquisition, les ménages peuvent par ailleurs s’appuyer sur la bonne résolution des établissements de crédits pour l’octroi de crédits à long terme. 18 ans (216 mois), c’était la durée moyenne des crédits en septembre 2017, contre 214,4 mois l’année dernière. La hausse des prix des logements Pour l’Observatoire, l’essoufflement de la demande n’est donc pas lié aux prix des crédits mais à ceux de l’immobilier. En raison de la hausse des prix immobiliers, le coût des opérations en glissement annuel a bondi de près de 6% sur les neuf premiers mois. µ De sorte que le coût relatif des opérations par rapport aux revenus atteint son plus haut niveau depuis le début du millénaire. Au troisième trimestre, il fallait en moyenne 4,09 années de revenus à un ménage pour financer une acquisition, contre 3,95 années un an plus tôt. Ce coût relatif était pourtant inférieur à 3,88 années avant l’explosion de la crise en 2007. L'augmentation du coût des opérations a poussé les particuliers à renoncer à leur projet. Selon Michel Mouillart, ce sont les ménages les moins dotés en apport personnel, les plus jeunes, les plus modestes, ceux qui ont porté l'expansion des marchés ces dernières années - notamment dans le neuf - qui sont en train de sortir progressivement des marchés. Michel Mouillart.