Sous la pression des changements réglementaires, notamment le devoir de conseil et Solvabilité II, les cabinets de courtiers de petite et moyenne taille ont été déréférencés, tandis que d’autres ont été absorbés par de plus grosses structures. L’heure est à la recherche d’appuis pour maintenir leur activité. Émergence de nouveaux réseaux de courtiers Isolés, fragilisés, de nombreux cabinets ont fait l’objet de regroupements et d’acquisitions ces dernières années. Pour les nouveaux arrivants et ceux qui souhaitent s’attaquer à un nouveau domaine de compétence, l’ouverture des codes représente un frein majeur les empêchant d’accéder à des fournisseurs autres que les courtiers grossistes. Dans ce contexte de concentration, les jeunes groupements apparaissent aux côtés des réseaux historiques. Derrière ces nouveaux réseaux se trouvent d’anciens employés de sociétés d’assurance ou d’organismes de mutuelle qui maîtrisent les lacunes des circuits de distribution. Les candidatures de courtiers séduits par ces réseaux qui leur permettent de conserver leur indépendance tout en offrant une mutualisation des moyens se multiplient. Stratégies et positionnements variés Les stratégies d’extension des groupements diffèrent : cooptation, sélection et aide à l’installation d’un jeune courtier (accompagnement à la création du cabinet et l’inscription à l’Orias, tarifs préférentiels pour l’assurance RC). Le choix géographique aussi varie. Certains resserrent leur maillage pour investir tout le territoire. D’autres misent sur les grands comptes. Plus généralement, les groupements privilégient les courtiers positionnés sur les risques d’entreprises en IARD ou sur l’assurance de personnes comme le courtier immobilier pour l’assurance emprunteur. Dernier critère d’intégration, certains réseaux fixent un volume d’affaires minimum annuel à réaliser pour couvrir les dépenses de mise en commun des moyens. Les formes sont multiples : formation continue, services informatiques, campagnes de marketing direct. Difficile choix du modèle et du mode de fonctionnement L’organisation des réseaux se transforme. La plupart de courtiers s’enregistrent comme société pour obtenir de l’Orias un code unique, chaque membre se voyant attribuer ensuite un sous-code. Le système permet à la structure de disposer d’un pouvoir de négociation accru grâce au volume d’affaires cumulé des intermédiaires qui la composent. En interne, à chaque regroupement son mode de fonctionnement. Un grand groupement régional a décidé de créer une société sœur et propose la protection juridique en marque blanche. Les partenariats, dont le principe est de laisser chacun travailler sur ses champs de compétences, posent davantage de difficultés, par souci d’indépendance. La franchise manque également de popularité, du fait des contraintes réglementaires additionnelles. Au final, ces groupements ressemblent fort à des grossistes : sur le plan juridique, pour l’engagement syndical… Il reste à chaque réseau de trouver le bon profil pour offrir aux courtiers de proximité le soutien nécessaire sans toucher à leur précieuse indépendance.