Inquiète de la guerre des taux entre les banques dans le secteur immobilier, la BCE pourrait bientôt les obliger à appliquer un taux variable, qui risque de ruiner la relance du marché. La crise des subprimes fait toujours peur Cela fait déjà quelque temps que la Banque Centrale Européenne (BCE) s'inquiète de la baisse des taux pratiqués pour les prêts immobiliers. Le Haut Conseil de la Stabilité Financière considère en effet que cette guerre des taux fragilise le secteur bancaire. La crise des subprimes de 2008 n'est pas si loin, et, depuis cette date, les prêts immobiliers sont examinés à la loupe pour vérifier que les banques ont suffisamment de réserves d'argent en cas de coup dur. En France, 90 % des crédits immobiliers sont à taux fixes. Or, il faut savoir que ce taux est indexé sur les OAT, le marché des obligations, dont les manipulations incontrôlées avaient provoqué la crise des subprimes aux États-Unis. Quand les OAT à 10 ans baissent, le taux appliqué baisse automatiquement. L'intérêt pour l'emprunteur est que, quelle que soit l'évolution du marché, le taux fixe s'applique durant tout la durée du prêt, sans rien changer dans son tableau d'amortissement. Les conséquences du passage au taux variable Le taux variable, ou taux révisable, est indexé sur l'Euribor 1 an et varie à la hausse comme à la baisse. Si le prêt est non « capé », le taux appliqué par les banques est à 1,5 % moins cher que le taux fixe. Mais si l'index repart à la hausse, cela se répercute sur le montant de vos mensualités. C'est une option intéressante pour les crédits à court terme, type 7 ans, en période de taux bas. Si le prêt est « capé », la hausse du taux appliqué sur votre crédit est limitée. Par exemple, pour un capé +1, un taux de 2,2 % sur 15 ans ne pourra pas dépasser 3,2 %. Le passage au taux variable en France obligerait les banques à augmenter de manière non négligeable leurs réserves d'argent. Cette immobilisation de liquidités obligerait les établissements financiers à augmenter les taux pour continuer à gagner de l'argent, mais risquerait de déstabiliser la reprise du marché immobilier, constatée depuis plusieurs mois, en réduisant mécaniquement le pouvoir d'achat des candidats acquéreurs.