Les taux de la Réserve fédérale américaine ont été revus à la hausse, remettant en question l’indexation du dollar hongkongais sur le billet vert. Une situation qui touche en particulier le marché immobilier… L’immobilier hongkongais est l’un des plus chers au monde La crise de 2008 a conduit la Fed à réduire ses taux directeurs, qui ont atteint un niveau proche de zéro. L’évolution de la monnaie de Hong-Kong étant dépendante de la politique monétaire américaine, les taux d’intérêt y sont également très faibles. Ce facteur a conduit à une explosion du nombre de crédits immobiliers, la plupart à taux variables. En parallèle, les prix des logements ont plus que doublé au cours des six dernières années. Pour un appartement de 40 m², les candidats à la propriété doivent débourser plus de 750 000 dollars de Hong Kong (l’équivalent de 665 000 euros), ce qui fait de l’ex-colonie britannique l’un des marchés les plus chers du monde. Hausse des taux d’intérêt probable en 2016 Mais d’ici fin 2015 ou dans le courant de l’année 2016, les États-Unis pourraient mettre fin à sa politique très favorable actuelle, et par conséquent, aux emprunts très abordables distribués à Hong-Kong. Les experts anticipent un impact fort sur les consommateurs lorsque les prix amorceront leur repli, estimé à 17 % d’ici 2017, voire 30 % pour les pessimistes. Les propriétaires subiraient alors de plein fouet la remontée des taux de prêt immobilier combinée à la dépréciation de leur bien, perspective qui inquiète tout particulièrement les souscripteurs de crédits importants qui s’attendent à une perte de revenus conséquente. L’indexation au dollar remise en question Le risque qui plane sur les emprunteurs met une nouvelle fois sur le tapis la pertinence du rattachement sur le dollar américain. Cette mesure datant de 1983 visait en effet à offrir une certaine stabilité à Hong Kong pendant que le retour de la colonie sous administration chinoise était encore en discussion entre Londres et Pékin. Avec le formidable essor économique de la Chine et le renforcement de ses liens avec Hong Kong, celui-ci gagnerait plus à s’ancrer au yuan chinois au lieu de rester à la merci de la Réserve fédérale. Cette année, l’indexation au billet vert a coûté 150 milliards de dollars locaux à Hong Kong pour préserver la valeur de sa monnaie, suite à la crise chinoise. Pour autant, d’autres économistes recommandent d’attendre que le yuan soit totalement convertible et que le contrôle des capitaux soit complètement levé, puisque l’économie hongkongaise utilise de gros flux de capitaux.