Le programme de rachat de titres souverains de la BCE (quantitative easing ou QE) a un impact fort sur les finances des Français. Voici quelques pistes pour profiter de cette opération exceptionnelle. Le quantitative easing veut inciter à la consommation et à l’investissement En mars, la BCE a lancé son rachat de titres de dettes auprès des pays de la zone euro hors Grèce pour un total de 1100 milliard d’euros. Sont notamment concernés les Bunds allemands et les OAT français. Cette mesure vise à empêcher la déflation et dynamiser la croissance européenne pour atteindre ses objectifs pour 2015 et 2016 (+1,5 % et +1,9 % respectivement). Les banques et établissements financiers sont encouragés à accorder plus de crédits aux ménages et aux entreprises afin de financer de nouveaux investissements Les effets du QE sur le marché immobilier français sont limités En France, les effets du QE sont notamment attendus sur le marché immobilier, toujours déprimé malgré un contexte en faveur des emprunteurs, qui peuvent négocier un crédit immobilier à un taux d’intérêt fixe relativement faible. Mais dans la pratique, seule une minorité y accède effectivement, les conditions des banques s’étant considérablement durcies pour les nouveaux emprunts comme pour les renégociations ; il reste l’option du rachat de crédit auprès des concurrents, une opération pourtant complexe. De plus, les mesures gouvernementales successives pèsent sur l’immobilier. Au final, l’objectif de baisse des prix souhaité par le gouvernement ne profite guère du QE comme c’est le cas aux États-Unis, où la prédominance des prêts à taux variables donne un avantage immédiat aux candidats à la propriété. Les Français préfèrent épargner plutôt que consommer ou investir Pour les épargnants, les titres d’État très bas rendent la période idéale pour une épargne en actions qui promet un rendement plus élevé. On pense notamment aux assurances-vie, qui constituent un stock de 1600 milliard d’euros, dont 70 % en titres d’État, et qui pourraient être partiellement converties en bourse. Il reste à savoir si, avec cette abondance de liquidités, les Français vont suivre l’exemple de leurs voisins américains en consommant et en investissant plus. Rien n’est moins sûr : à cause de la conjoncture économique, du chômage et de perspectives d’avenir incertaines, les Français restent très prudents et privilégient l’épargne.