La brusque remontée du taux de l’OAT sur 10 ans ces dernières semaines a tenu les professionnels de l’immobilier en haleine, tout comme les particuliers, car une hausse violente de cet indicateur n’est pas bon signe, surtout pour le marché immobilier. Mais qu’en est-il pour l’épargnant ? Le point. Le crédit immobilier Pour ce qui est d’une remontée brutale des taux d’intérêt, le risque est là, mais il n’y a pas de quoi s’affoler, préviennent les courtiers immobiliers. Ceux-ci estiment d’ailleurs que les crédits resteront abordables, malgré une légère hausse des taux. D’après un professionnel du secteur, « il ne faut pas s’inquiéter, car même si l’OAT 10 ans reste tendu dans les mois qui viennent, les taux des crédits immobiliers devraient rester stables, et même en cas de remontée, celle-ci se fera progressivement ». Ce qui écarte toute hypothèse de krach obligataire. « Jusque-là, seule une grande banque nationale a relevé ses barèmes de 0,10 point », poursuit-il. La hausse des taux sera donc modérée, entre 0,10 à 0,30 point d’ici septembre, mais ils seront maintenus à un niveau historiquement bas, soit en moyenne 2,50 % à 2,60 % sur 20 ans. Les conditions d’emprunt exceptionnelles vont perdurer et la conjoncture des taux restera propice à un achat immobilier. Le marché immobilier Alors que les crédits bon marché ont permis d’empêcher les prix de la pierre de complètement dévisser et qu’une envolée excessive des taux souverains pourrait porter un coup fatal au marché immobilier, les professionnels se veulent rassurants. Pour Laurent Fléchet, président du directoire de Primonial REIM, il ne faut pas céder aux sirènes du krach. « Une remontée des taux est généralement associée à une reprise de l'inflation. Pourtant, l'immobilier fait partie des classes d'actifs dont les revenus sont indexés sur l’évolution des prix », remarque-t-il. L’immobilier tertiaire, marché de prédilection des SCPI, est moins sensible à une remontée des taux. De même, les prix des logements locatifs devraient résister, à condition que le bien se situe dans des zones à fortes tensions, où la demande est faible par rapport à l'offre. L'assurance-vie La hausse brusque des taux ne devrait avoir aucun impact sur l’assurance-vie en euros. Contrairement à une SICAV obligataire, les fonds en euros réagissent différemment face à l’évolution des taux. La durée moyenne des lignes obligataires composant est de l’ordre de 8 ans. Autrement dit, le renouvellement des titres représente un huitième du portefeuille obligataire. Et même si les taux souverains sont fortement tendus, le rendement de l’OAT étant passé de 0,33 % à 1,01 % en moins d’un mois, ce mouvement sera marginal à l’échelle de l’assurance-vie. Bernard Le Bras, président du directoire de Suravenir. En somme, la hausse des taux souverains ne se fera pas ressentir sur le rendement de l’assurance-vie en 2015.