Le courtage en prêt immobilier connait le vent en poupe. En témoigne la grande performance des agences de courtage. Alors, quel intérêt pour les banques d’engager ces intermédiaires en opérations bancaires ? À quels résultats devraient-elles s’attendre ? Les courtiers immobiliers nourrissent de fortes ambitions « Entre 2006 et 2014, notre part de marché dans l’intermédiation de prêts immobiliers a été multipliée par deux », s’exulte un réseau de courtier immobilier. Et les perspectives d’évolution du secteur sont impressionnantes : les courtiers entendent occuper jusqu’à 60 % de parts de marché d’ici 2018. Pour les professionnels du courtage, cette montée en puissance n’a de limites que l’embauche de nouveaux courtiers. D’ailleurs, un courtier reconnu dans le secteur s’est même vanté d’avoir « 80 postes à pourvoir et peu de candidats ». D’autres agences, plus modérées dans leurs propos, tablent sur une croissance progressive de la profession, qui s’opérera sur une période de 10 ans. Qu’importe. Pour les banques, les courtiers semblent devenus un mal nécessaire, et leurs histoires sont à tout jamais liées. Car si les agences de courtage occupent actuellement 30 % de parts de marché, elles ont su se rendre indispensables en matière de prospection immobilière. De même, le recours à des intermédiaires en opération bancaires, qui sont de véritables « porteurs d’affaires », offre aux banques la possibilité d’économiser sur leurs ressources humaines, tout en captant de nouveaux clients. Les établissements prêteurs ayant fait appel à des courtiers rapportent ainsi une hausse de la production de leurs crédits. Il suffit pour cela de pratiquer des barèmes de taux attractifs et de verser des commissions à leurs partenaires. Courtiers de proximité vs courtiers de masse La réduction des risques et des coûts opérationnels se trouvent aujourd’hui au cœur des préoccupations des banques, ainsi elles réduisent de manière drastique les partenariats avec les intermédiaires en opérations bancaires, privilégiant ainsi les conventions avec les agences qui leur apportent un flux d’affaires important. Une attitude qui semble sonner le glas des courtiers, ou plus précisément, celui des courtiers de proximité qui, sous le lobbying des grandes enseignes, se voient écartés du marché, car ne pouvant tout simplement pas apporter de gros volumes de dossiers aux banques. Pourtant, les professionnels du courtage doivent être considérés davantage comme un partenaire qu’un « mal nécessaire ».