La question mérite d’être posée au moment où l’accession à la propriété concerne de plus en plus de candidats plus aisés et plus âgés. Cependant, la baisse des taux immobiliers a permis de solvabiliser de nombreux emprunteurs, y compris les ménages modestes. Alors, combien faut-il gagner pour devenir propriétaire ? Nous faisons le point. Devenir propriétaire avec moins de trois SMIC, c’est possible « L’immobilier est une affaire de riches », un cliché qui a la dent dure. Pourtant, il n’y a rien de plus faux. L’observatoire CSA/Crédit Logement pour le 2e trimestre 2015 révèle en effet que la grande majorité des emprunteurs touchent moins de trois SMIC. Entre avril et juin, ces derniers représentent 37,7 % de l’ensemble des accédants à la propriété, bien loin devant les ménages gagnant cinq SMIC qui comptent pour 24,5 % de la production. Les candidats ayant des revenus mensuels compris entre trois à quatre SMIC arrivent à la troisième place (22,7 %). Tandis que les candidats gagnant aux alentours de quatre à cinq SMIC (15,1 %) figurent en bas du tableau. Ces chiffes sont toutefois à prendre avec des pincettes, puisqu’en 2009, plus de quatre emprunteurs sur dix (41,6 %) perçoivent moins de trois SMIC. Les observateurs expliquent ce repli par un attentisme des ménages modestes, qui préfèrent encore patienter et acheter lorsque les prix baissent davantage. À noter qu’en général, les prêteurs exigent que les dépenses en logement de l’emprunteur ne dépassent pas le tiers de ses revenus annuels. Mais la banque accepte parfois un taux d’endettement supérieur à 33 % pour les candidats ayant des revenus confortables. Profiter des taux bas Au mois de juin, le taux des crédits immobiliers était toujours avantageux (1,99 % toutes durées confondues). Ceci a permis le retour des jeunes primo-accédants sur le marché. Si la majorité d’entre eux préfèrent les prêts sur 20 à 25 ans (36,7 %), près d’un quart choisissent de s’endetter sur 25 à 30 ans (24,5 %). Les crédits sur 15 à 20 ans, pour leur part, concernent près de 27,8 % des moins de 35 ans. Alors que les profils « premium », particulièrement convoités par les banques, ont pu décrocher un taux nominal de 2,10 % sur 25 ans, les emprunteurs ayant des revenus modestes se sont vus proposer un taux de 3,02 %. Quoi qu’il en soit, les taux actuellement très bas permettent aux candidats à l’acquisition de gagner en pouvoir d’achat. Par exemple, pour un emprunt de 200 000 euros sur 25 ans, souscrit au janvier 2013 (à un taux de 3 % et avec une assurance de 0,2 %) et renégocié aux conditions actuelles (à un taux moyen de 2,45 %), il est possible d’économiser jusqu’à 16 863 euros.