Si la mise en place de l’éco-conditionnalité dès le mois de septembre 2015 constitue une victoire pour l’association « Équilibre des Énergies » ou EDEN, les membres de ce groupement ne cachent pas leur déception par rapport aux hésitations du gouvernement sur l’application du Crédit d’Impôt Développement Durable (CIDD). EDEN, un lobby d’importance pour le renouveau énergétique Créée en 2011, l’association EDEN regroupe à la fois des professionnels, des institutionnels et des associations de consommateurs dans le but de participer aux discussions concernant les réformes énergétiques dans le secteur du bâtiment. EDEN veille à ce que les discours politiques se concrétisent à travers une règlementation cohérente. Philippe Christophe et Christian Louis-Victor qui sont respectivement DG de Synerciel et président de l’Union des maisons françaises ont ainsi pu s’immiscer dans les débats parlementaires sur le décret du 17 juillet 2014 concernant l’éco-conditionnalité. Il en ressort notamment que seuls des professionnels dotés de la certification RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) pourront s’atteler sur les chantiers bénéficiant d’un CIDD ou d’un prêt à taux zéro (Éco-PTZ) afin de garantir le sérieux des travaux engagés. Un manque de cohérence dans les décisions gouvernementales Philippe Christophe estime que les réformes doivent être guidées par les professionnels et non l’inverse. Ainsi, il réclame des mesures pragmatiques et cohérentes de la part du gouvernement. En effet, les règlementations actuelles tendent à orienter le travail des professionnels sans tenir compte des réalités du terrain. Le document-cadre qu’est la RT 2012 est un exemple parlant d’une règlementation figée qui ne tient compte ni des spécificités de chaque région ni des évolutions technologiques. Cette situation aboutit alors souvent sur des incohérences manifestes qui ralentissent les efforts consacrés au développement durable et rendent les aides inefficaces. Les impacts se traduisent notamment par un blocage de l’innovation et se répercutent sur tout le secteur avec la réduction du nombre de chantiers engagés. Du côté des professionnels, l’application du CIDD est une mesure de financement essentielle pour le renouveau énergétique afin d’engager les travaux au plus tôt et d’assurer une transition énergétique plus rapide. Christian Louis-Victor soutient d’ailleurs que les Éco-PTZ devraient être rendus accessibles dès le mois d’octobre avec des conditions d’octroi simplifiées. Le report de l’application du CIDD à l’année prochaine (janvier 2015) constitue donc un frein important et illustre une nouvelle fois cette incohérence dans les décisions gouvernementales. Pour terminer, Philippe Christophe demande des actes concrets et de la confiance. Par ailleurs, il soutient que les investissements réalisés pour la rénovation thermique seront rapidement amortis par les recettes fiscales engrangées par les travaux, d’où son incompréhension par rapport à ce report.