L’État va vendre ses parts dans la Lloyds Banking Group d’ici les 12 prochains mois, la banque qu’il a sauvée à grands frais pendant la crise de 2008. Il s’agit du plus important programme de privatisation depuis le gouvernement de Margaret Thatcher et ses ventes d’actions en « cascade » dans les années 80. La Grande-Bretagne renoue avec les privatisations D’une certaine manière, la dame de fer avait donné le goût de la bourse aux Britanniques à travers sa politique économique vulgarisée sous le terme « capitalisme populaire ». Dans les années 80, le gouvernement conservateur de Thatcher avait vendu aux investisseurs individuels près de 3,9 milliards de livres d'actions du British Telecom et 5,6 milliards de livres du British Gas. Une aspiration manifestement partagée par le gouvernement conservateur actuel, même si David Cameron parait agir avec plus de parcimonie que ses lointains prédécesseurs. Récemment, le premier ministre britannique annonçait la cession d’une grande partie du capital de la Lloyds Banking Group (LBG), sauvé de la faillite par l’État en 2008 contre une enveloppe de 20 milliards de livres, qui détenait alors près de 41 % du capital de la banque. Pourtant, selon les estimations de Standard & Poor's, le numéro un du crédit aurait provisionné, au titre du scandale qui a secoué le secteur bancaire britannique, autrement dit la vente abusive d'assurances emprunteur, une bonne douzaine de milliards de livres. L’État représente moins de 20 % du capital de LBG Qu’à cela ne tienne, en 2013, le même gouvernement avait bien réussi à privatiser le Royal Mail, marquant ainsi le retour des privatisations dans le royaume de Sa Majesté. Cette opération fut d’ailleurs un succès, malgré les risques d’une levée de boucliers d’une partie significative de la population et les doutes émis par la City concernant la stratégie de développement de la poste britannique. En plus, l’opération de dénationalisation de la LBG semblait sur la bonne voie. L'État a déjà réussi à céder près de la moitié de sa participation et devrait finaliser d’ici les 12 prochains mois la vente de la part restante de 19 %, estimée à 12 milliards de livres.